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UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

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(25.1) M. EL MILI (ALECSO) (traduit de l'arabe) :<br />

Excellences, Mesdames et Messieurs, je suis heureux de présenter le point de vue de l'Organisation arabe<br />

pour l'éducation, la culture et la science, qui regroupe les Etats arabes. L'espoir est grand de voir les travaux de<br />

cette 30e session marquer un tournant important qui permettra à l'Organisation de surmonter avec succès les crises<br />

qu'elle a connues. Nos souffrances à nous qui appartenons à ce qu'il est convenu d'appeler depuis les années 50 le<br />

tiers monde, tiennent à la nature de la relation qui nous liait dans le passé et qui nous lie aujourd'hui à l'Occident.<br />

Cette relation est aujourd'hui dominée par un discours qui insiste sur le fait que les changements qui déterminent le<br />

cours des événements mondiaux depuis près de 10 ans ont, sinon sonné la fin de l'histoire, du moins préparé<br />

l'avènement d'un système universel dominé par une seule civilisation sous une direction unipolaire. Ainsi, la<br />

plupart de nos pays sont soumis à une domination qui n'est pas sans rappeler celle que subissait l'homme dans<br />

l'épopée homérique de l'Antiquité : celui-ci n'était pas maître de son destin, car son avenir dépendait de la volonté<br />

de dieux non dépourvus de caractéristiques humaines, qui prenaient plaisir à jouer avec le sort des gens, jusqu'au<br />

jour où la pensée socratique mit fin à cette conception. C'est alors que naquit le concept de citoyenneté, qui défend<br />

le droit du citoyen de comprendre, de questionner et de demander des comptes, de prendre part au débat, avant de<br />

parvenir à la formulation d'une décision. Mais ce concept ne tarda pas à être battu en brèche lorsque le droit de<br />

questionner et de débattre devint l'apanage d'une élite dont la dictature ne différait guère de celle des dieux de<br />

l'Iliade et de l'Odyssée.<br />

(25.2) Si les grandes figures de la Renaissance en Europe ont réussi à interpréter l'héritage grec, ce qui a permis<br />

de s'émanciper de la féodalité et de la domination de la pensée obscurantiste du Moyen Age, les Lumières n'ont<br />

touché que le seul Occident, car la colonisation de peuples étrangers a abouti à une situation où, selon la règle du<br />

"deux poids deux mesures", ce qui était valable pour les pays occidentaux ne l'était pas pour les colonies. Or, tout<br />

projet d'avenir doit comporter plusieurs étapes étroitement reliées entre elles : une première étape consiste à<br />

analyser la situation et l'étudier de manière à déboucher sur une remise en question des méthodes établies. Cette<br />

remise en question aboutit bien sûr à un dialogue et un échange de vues, qui débouchent sur la troisième étape,<br />

celle de la formulation de la décision appropriée. La quatrième étape concerne ensuite l'application de la décision et<br />

la mise en oeuvre d'un mécanisme d'exécution.<br />

(25.3) Force est de constater que l'Occident refuse le plus souvent la participation des autres au débat, et même<br />

dans ses propres contrées, il s'occupe des deux dernières étapes en négligeant les deux premières. Voilà pourquoi<br />

l'attention est concentrée sur la formation de gestionnaires dont la pensée obéit à des modèles précis et qui dictent<br />

des solutions toutes faites qui ne conviennent pas toujours pour faire face aux mutations. Le danger de cette<br />

orientation est qu'elle aboutit à une culture standard qui rejette la diversité et le dialogue, si bien qu'elle ne se<br />

distingue guère - dans son essence - du fondamentalisme extrémiste qui réalise un nivellement par le bas en<br />

s'adressant aux instincts et en supprimant le rôle de la pensée et de l'effort d'interprétation (ijtihad). Or on sait que<br />

le plus grand danger qui menace l'humanité c'est l'absence de dialogue et de communication, tandis que tout effort<br />

qui facilite la communication et la fécondation réciproque des idées rend l'humanité moins barbare et plus<br />

solidaire ; car comme l'a dit Martin Luther King, nous devons vivre tous solidaires comme des frères ou nous<br />

mourrons tous comme des imbéciles. En effet, la politique, au sens noble du mot, revient fondamentalement à<br />

abattre les cloisons entre les cultures qui nous séparent les uns des autres. Tel est le défi essentiel que l'<strong>UNESCO</strong><br />

devra relever au cours du prochain siècle. Merci.<br />

26. ПРЕДСЕДАТЕЛЬ:<br />

Большое спасибо за Ваше выступление. Слово имеет г-жа Омар, посол, постоянный<br />

представитель Египта при ЮНЕСКО.<br />

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