UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

technical knowledge. Thank you. Now I should like to call His Excellency Mr Andrei Marga, Minister for
National Education of Romania. Your Excellency, you have the floor.
13.1 M. MARGA (Roumanie) :
Madame la Présidente de la Conférence générale, Monsieur le Président du Conseil exécutif, Mesdames
et Messieurs, la 30e session de la Conférence générale de l'UNESCO, la dernière du siècle, revêt une
signification particulière. A l'approche de ce tournant dans le temps, elle marque une étape de recherches aiguës,
de dialogue et de consultations fertiles, dans un monde de plus en plus complexe, en proie à des attentes
fiévreuses. Ce que les "grands témoins" de l'aventure magnifique appelée UNESCO ont ressenti dès le début, il y
a plus de 50 ans, dans Londres dévastée par les bombes, se vérifie amplement au seuil de ce carrefour des
millénaires. Il appartient à l'UNESCO, à son destin, d'être une question permanente : de savoir se mettre ellemême,
encore et toujours, en question. Et de le faire à travers les analyses pertinentes et les projets hardis qui
donnent à chaque session de la Conférence générale une sorte de force inaugurale, afin qu'elle n'épuise jamais la
chance d'un nouveau début. Au-delà, donc, de l'atmosphère tendue des préparatifs laborieux, chargés d'électricité,
de l'élection qui se profile, il nous importe de vivre, ces jours-ci, une satisfaction qui procède de notre mission
essentielle, dont parlait si bien M. Federico Mayor : celle qui nous rassemble, par-dessus les oppositions, sous le
signe régénéré d'un partage, qui a pour nom avenir, c'est-à-dire imagination responsable.
13.2 Une telle confiance dans le rôle irremplaçable de l'UNESCO en tant que projet fondamental et idéal
actif anime la délégation roumaine ici présente. Elle affirme son attachement à la référence éthique majeure qu'est
l'UNESCO, avec l'énergie propre à un processus de pleine transformation - depuis les structures de l'économie
jusqu'aux domaines les plus sensibles de la conscience sociale. Les conquêtes de cette transition sont
indissociables de la démocratie retrouvée, que l'on doit toujours défendre, contre le risque de la voir dégénérer en
démocrature. Pardonnez ce barbarisme, forgé par un essayiste de l'Europe orientale : il veut nous faire
comprendre le prix humain, jamais assez élevé, que doit avoir à nos yeux cette oeuvre de changement profond,
où l'éducation, la science et la culture sont des points d'appui indispensables. Les priorités à moyen et long terme
du programme de développement de la Roumanie rejoignent la stratégie de l'UNESCO, dont nous assumons
pleinement la problématique. Comme l'UNESCO, d'ailleurs, nous tentons de résoudre les problèmes majeurs
avec des moyens limités.
13.3 L'éducation est l'un des domaines où la société roumaine se montre le plus dynamique. L'enseignement a
connu des transformations considérables. On a introduit un nouveau programme d'études et un nouveau système
d'évaluation scolaire. On a introduit aussi des manuels révisés et on a encouragé un enseignement privé de haute
qualité. L'enseignement technique et professionnel a été réorganisé selon les principes du partenariat social. Le
"management" a été simplifié et organisé selon des critères professionnels. L'enseignement supérieur est
diversifié et décentralisé ; les universités, qui bénéficient de l'autonomie sur le plan des programmes et de la
gestion, accordent une importance accrue à la recherche scientifique et savent être partie prenante dans un
développement communautaire.
13.4 L'éducation pour les droits de l'homme et pour une citoyenneté démocratique donne une dimension
nouvelle à cette réforme. L'éducation pour tous et tout au long de la vie, ainsi que le principe d'un engagement
effectif de l'université en faveur du développement durable, promu par la récente Conférence mondiale sur
l'enseignement supérieur, figurent dans nos programmes de réforme de l'éducation. On peut même considérer que
cette réforme est en avance sur les réformes économiques et sociales, offrant ainsi un tremplin au développement
des ressources humaines en Roumanie. Les riches réserves qui forment l'arrière-plan culturel du pays expliquent
du reste pourquoi nous sommes tentés par une approche des questions qui évite, sans retour, le schématisme des
oppositions idéologiques, prévisibles et stériles. A un pareil horizon mental se rattache notre intérêt pour les
instituts spécialisés de l'UNESCO, dont le Bureau international d'éducation, et pour leur remarquable potentiel
d'efficacité.
13.5 La science et la technologie, telles que les envisage le programme de l'UNESCO, nous apparaissent
comme les leviers d'une coopération inusable, comme des moyens non pas seulement pragmatiques, mais doués
d'une forte aptitude à modeler et accroître la dignité de l'humain. La réforme dans laquelle nous nous sommes
engagés n'est pas un but en soi. Confronté à tout ce qui menace la vie, l'enthousiasme de la connaissance acquiert,
de nos jours, des valeurs de solidarité nullement abstraite. L'UNESCO a eu le mérite de nous rappeler l'urgence
d'une attitude qui puisse nous faire changer de cap, renouer avec nos devoirs à l'égard du patrimoine, qu'il soit
culturel, naturel, ou qu'il soit, tout court, synthèse d'humanité - réalité, comme la culture de la paix, qui ne se
laisse pas resserrer en des compartiments étroits. Un projet interdisciplinaire d'une telle envergure ou d'autres
démarches analogues, peuvent encourager les compétences - clé du multiculturel et de la cohabitation, ces vertus
acquises en "apprenant à vivre ensemble" dont l'avenir ne devra se passer. Sous le signe de ces hautes visées,
aucune des tâches qui nous incombent n'est simplement technique - quelle que soit la précision des critères et
moyens mis en oeuvre. La sauvegarde du patrimoine est une nécessité impérieuse ; il y va, dans ces tentatives
pour protéger la diversité du monde qui nous fut octroyé, du destin même de notre espèce.
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