UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

s'inscrit dans le droit fil de la nouvelle politique d'éducation de l'Etat. Ces derniers temps, deux conférences
consacrées à des problèmes actuels d'éducation se sont tenues à Bakou sous les auspices de l'UNESCO, et nous
nous en félicitons beaucoup. C'est ainsi que la Conférence sur les problèmes de la traduction a eu pour
aboutissement concret la création d'une chaire UNESCO de traduction, d'interprétation simultanée et de
terminologie. Nous saisissons cette occasion pour remercier le personnel du Programme de participation de
l'UNESCO pour son soutien et pour l'excellente organisation de ces manifestations.
(6.3) Depuis 1998, une chaire sur les droits de l'homme, la démocratie et la paix fonctionne à l'Institut de
gestion et de sciences politiques de Bakou. En 1999, un nouvel institut de recherche sur les droits de l'homme a été
créé au sein de l'Académie des sciences de la République azerbaïdjanaise. A l'occasion du cinquantième
anniversaire de la Charte internationale des droits de l'homme des Nations Unies, un certain nombre de documents
fondateurs de l'Organisation comme le "Recueil d'instruments internationaux", "Les instruments normatifs de
l'UNESCO", le livre "Droits de l'homme : questions et réponses", "la Déclaration de principes sur la tolérance" ont
été traduits en azerbaïdjanais et édités. Comme on le sait, le Directeur général de l'UNESCO, M. Federico Mayor, a
proposé que l'Organisation des Nations Unies déclare l'an 2000 Année internationale de la culture de la paix. Dans
ce cadre, il est prévu d'adopter un Manifeste 2000, qui sera proposé à la signature de millions de personnes de
bonne volonté en Azerbaïdjan.
(6.4) Tous les pays en transition connaissent une situation socio-économique difficile mais, en Azerbaïdjan, la
mise en place des fondements de l'économie de marché est rendue plus difficile encore par l'agression armée de la
République d'Arménie. Pendant les années de la guerre du Karabakh, le patrimoine génétique de la nation a subi
des dommages considérables, des milliers de jeunes gens ont péri au cours de ce conflit et un nombre plus grand
encore en sont sortis mutilés. Depuis neuf ans, plus d'un million d'Azerbaïdjanais vivent comme des réfugiés dans
leur propre pays et attendent de pouvoir retourner dans leur foyer natal. Plus de 20 % du territoire du pays sont
occupés et la guerre a frappé des régions qui ne font pas partie du Karabakh. L'équilibre écologique naturel de la
région ainsi que sa flore et sa faune ont été touchés, des richesses de son sous-sol ont été saccagées, son
infrastructure économique et socioculturelle a été détruite. C'est la culture azerbaïdjanaise même qui a été victime
de l'occupation du Haut-Karabakh. Le patrimoine national azerbaïdjanais a perdu 22 musées, 927 bibliothèques et
quatre galeries de peintures, qui abritaient de nombreuses pièces uniques à valeur universelle. Six cent six
monuments historiques et architecturaux ont été détruits partiellement ou entièrement, notamment ce témoin de
l'habitat préhistorique qu'est la grotte d'Azykh. La ville de Choucha, ce domaine historique, architectural et
paysager de haute montagne, est occupée, ainsi que la réserve d'Aveï, et le pays a perdu son musée du pain, unique
en son genre, et bien d'autres choses. L'Azerbaïdjan dispose d'informations selon lesquelles des biens culturels
pillés lors d'opérations armées et emportés en Arménie sont intentionnellement détruits. Pour prévenir la
destruction et la vente illicite à des pays tiers de ces biens séculaires de la nation, le Comité national azerbaïdjanais
de l'ICOM a préparé et publié, avec l'aide de l'UNESCO, une brochure où figurent certains de ces objets. En 1993,
l'Azerbaïdjan a adhéré à la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et a
décidé de créer son propre comité national. En vue d'appuyer le fonctionnement de ce nouveau comité, nous prions
le Secrétariat de l'UNESCO de bien vouloir prévoir de tenir à Bakou, entre 2000 et 2003, un séminaire scientifique
auquel participeraient des représentants des Etats turcophones. En tant que membre du Comité
intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d'origine ou de leur restitution en
cas d'appropriation illégale, qui fonctionne sous l'égide de l'UNESCO, la République azerbaïdjanaise propose que
la prochaine session de ce comité se tienne à Bakou.
(6.5) Nous appelons les personnes de bonne volonté à s'associer à l'UNESCO pour apporter une solution
civilisée à ces conflits meurtriers. Nous voulons entendre la voix de toutes les organisations du système des Nations
Unies et, en premier lieu, de l'UNESCO, partout où l'emporte la loi du plus fort, où les gens sont victimes de
violence et de discrimination en fonction de critères nationaux, religieux ou culturels. L'Azerbaïdjan pense qu'il
faut chercher la clé de la solution des problèmes fondamentaux, des dissentiments et des divergences entre les
peuples et les pays non pas dans les débats politiques, les pressions ou toutes sortes d'embargos et de veto mais
dans les domaines de compétence de l'UNESCO. Concrètement, la communauté internationale ne dispose pas
d'autre organisation capable d'unir le monde en y faisant régner entre tous les hommes des relations libres de toute
politique. C'est pourquoi la République azerbaïdjanaise accorde pour sa part une importance exceptionnelle au
partenariat et à la coopération avec l'UNESCO dans le cadre du Mémorandum de 1996. Elle espère en même temps
qu'outre l'UNESCO, toutes les organisations internationales se porteront garantes du respect strict des dispositions
de la Convention de La Haye par tous les pays agresseurs sans exception, en vue de la conservation des biens
meubles et immeubles qui se trouvent sur le théâtre d'opérations armées.
(6.6) Mesdames et Messieurs, le Conseil international de la musique de l'UNESCO a pour la première fois
depuis que notre pays existe décerné son prix de la musique 1999 au célèbre interprète de musique ancienne
traditionnelle, à ce virtuose de l'art du "mugamat" qu'est Alim Gasymov. Nous remercions le Comité international
de la musique pour cette éminente distinction et y voyons une reconnaissance apportée aux nombreux visages de la
culture azerbaïdjanaise. Depuis 1990, des activités ont été mises en train pour faire renaître l'antique Route de la
soie, qui a joué un rôle exceptionnel dans la formation de la mentalité et de l'esprit des peuples de la région. En
1998, les chefs des Etats situés sur le parcours de la Route de la soie ont signé à Bakou un accord international sur
la renaissance de la voie transcontinentale Europe-Caucase-Asie. Je tiens à cet égard à rappeler l'initiative de la
République azerbaïdjanaise concernant l'organisation d'une conférence internationale sur le thème "culture et
tourisme" dans le cadre du programme de l'UNESCO "Dialogue interculturel Est-Ouest en Asie centrale".
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