UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

enouvelables et d'adopter une approche interdisciplinaire conciliant sciences exactes et naturelles et sciences
humaines.
Nous devons toutefois faire face au risque de dérapage que recèlent les progrès récents des sciences et
de leurs utilisations technologiques, notamment dans le domaine de la biologie, aux transformations susceptibles
d'influer sur l'environnement et les sociétés humaines que ces progrès peuvent entraîner, et aux problèmes
éthiques qu'ils posent. Ayant rapidement perçu la dimension éthique des sciences et des technologies, nous avons
établi des programmes pour réfléchir à ces problèmes et proposer des règles pour en prévenir les dérapages.
Nous avons mis en place les organes compétents pour mener à bien cette réflexion et établi des mécanismes
d'exécution, dont la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies et le
Comité international de bioéthique, dont les travaux ont abouti à la Déclaration mondiale sur le génome humain,
que nous avons adoptée à la dernière session, et pour la mise en œuvre de laquelle nous nous apprêtons à définir
des orientations.
Notre Organisation déploie, depuis qu'elle existe, de grands efforts dans le domaine de la culture, en
faveur de la protection du patrimoine culturel et naturel. Elle a élaboré des normes internationales susceptibles de
servir de fondement aux législations nationales, ainsi que des conventions internationales pour la protection de ce
patrimoine. Elle a également beaucoup fait pour protéger le patrimoine immatériel (musique, arts traditionnels et
populaires), auquel vient de s'ajouter un élément nouveau, le patrimoine oral en tant qu'il peut représenter une
riche source d'inspiration et de création contemporaines. Nous ne fûmes pas longs à comprendre la place centrale
que la culture, en général, et le patrimoine culturel, en particulier, devaient occuper dans le processus de
développement et le rôle qu'ils devaient jouer dans l'élaboration des politiques dans ce domaine. Mais nous
sommes demeurés attachés à la complémentarité entre protection du patrimoine et promotion des cultures
vivantes ; nous avons mis en oeuvre des activités pour protéger et promouvoir la création grâce à l'éducation
artistique, formelle et non formelle, à la formation des jeunes artistes, à la diffusion d'informations sur le droit
d'auteur et les droits voisins. Nous avons également mis en place un plan d'action décennal (1990-1999) pour la
promotion de l'artisanat traditionnel, la formation des artisans, l'amélioration de la qualité de leur production ainsi
que l'articulation avec le tourisme culturel. Enfin, nous accordons au livre et aux industries culturelles, depuis très
longtemps, l'importance qu'ils méritent dans le cadre des préoccupations culturelles de l'Organisation et nous
mettons en oeuvre les activités de planification, d'action normative et de formation nécessaires dans le domaine
de l'industrie du livre ainsi que des campagnes de promotion de la lecture.
La communication aussi bénéficie de l'attention de l'Organisation, surtout depuis l'adoption, il y a une
dizaine d'années, d'une nouvelle stratégie en matière de communication, consistant principalement à encourager
la liberté d'expression et d'information, la libre circulation des idées et l'accès à l'information au niveau mondial.
Ce rôle a été renforcé dernièrement par des activités visant à mettre en évidence la contribution que la
communication et l'information peuvent apporter à la solution de problèmes fondamentaux de la société tels que
la pauvreté et la marginalisation, et au renforcement du dialogue entre les citoyens et les pouvoirs publics afin
d'appuyer le processus de démocratisation. Nous nous sommes également efforcés d'ouvrir au maximum l'accès
aux possibilités qu'offrent les nouvelles technologies de la communication de partager les connaissances, de
développer l'innovation et de réduire les disparités dans ce domaine, tout en veillant à ce que ces technologies
soient mises au service du développement et du renforcement de la coopération internationale dans les domaines
de l'éducation, de la science et de la culture, et en accordant l'attention voulue à la réflexion sur les défis éthiques,
juridiques et socioculturels de la société de l'information, à la protection de la propriété intellectuelle et de la vie
privée, et à la lutte contre la violence et la discrimination, y compris la protection de l'enfant contre la violence et
l'exploitation sexuelle.
Bien que les programmes et activités de l'Organisation visent clairement à asseoir les fondements de la
culture de la paix, nous avons compris la nécessité de mettre en relief la spécificité de l'action que l'UNESCO se
doit de mener pour bâtir la paix dans l'esprit des hommes. C'est ce qui nous a amenés, notamment après
publication de la note du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, à mettre en oeuvre un
programme horizontal, visant à regrouper, en un tout cohérent, des activités menées jusqu'ici de manière
dispersée par différents secteurs de programme mais qui avaient comme finalité commune d'encourager
l'adhésion aux valeurs qui fondent l'esprit de paix et de favoriser le développement des connaissances, des
compétences et des attitudes qui traduisent et incarnent ces valeurs. Il a donc fallu réorienter certains programmes
tels que celui relatif à l'éducation aux droits de l'homme, et mobiliser un large éventail de partenaires,
traditionnels ou nouveaux, afin de propager le message de la culture de la paix dans toutes les sphères de la
société, et ouvrir des espaces de dialogue et de collaboration entre des pays et des groupes aux appartenances très
diversifiées. Cet effort a porté ses fruits au point de faire de la culture de la paix un objectif commun à l'ensemble
du système des Nations Unies, comme en témoigne la proclamation, par l'Assemblée générale, de l'année 2000
"Année internationale de la culture de la paix".
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