UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

the United States of America and Singapore, and fulfil the greatest task of the coming millennium, that of forging
new pathways in the minds of men which are love, peace and joy towards all. Ofa ‘atu. I love you all.
21. Le PRESIDENT :
Je remercie très vivement M. Bloomfield, secrétaire général de la Commission nationale des Tonga et je
retiens, comme nous tous, sa généreuse incitation à penser qu'il vaut mieux donner que recevoir. Il nous a rappelé
que tout ce que nous donnons c'est à nous-mêmes que nous le donnons et qu'en donnant le meilleur nous recevons
le meilleur. Je songe aux Palaos, par exemple, dont le rayonnement parmi nous ne date pas d'aujourd'hui. Nous
avons bénéficié de leur créativité dès le début du siècle. En effet, les premières revues expressionnistes se sont
fait un devoir de présenter leur art parce qu'il était la source d'une spontanéité et d'une franchise nouvelles,
primordiales. Et de cela, nous allons bénéficier, de manière permanente à présent qu'elles ont rejoint notre
Organisation. Je donne maintenant la parole à S. Exc. Mme Thoueybat Saïd Omar, ambassadeur des Comores
auprès de l'UNESCO.
22.1 Mme SAID OMAR (Comores) :
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Monsieur le Président, Monsieur le Président du
Conseil exécutif, Monsieur le Directeur général, Excellences, Mesdames, Messieurs, permettez-moi tout d'abord,
de présenter au nom du peuple comorien à Madame Jaroslava Moserová nos plus vives et sincères félicitations
pour son élection aux hautes fonctions de présidente de cette 30e session de la Conférence générale.
22.2 Monsieur Federico Mayor, il me serait impossible de ne pas vous exprimer, avant toute chose, notre
reconnaissance pour ce que vous avez apporté à l'UNESCO durant ces 12 dernières années. En forgeant le
concept de "culture de la paix", vous nous avez ouvert les yeux et vous avez témoigné avec force que tout est lié.
Avec vous, nous étions en éveil. Baudelaire écrivait : "Une fois que je serai mort tout ce qui restera de moi sera
dans l'esprit des hommes". Monsieur le Directeur général, vous avez décliné cette prophétie au présent,
multipliant dès lors les possibles de l'action que nous devons mener. Vous avez grandi notre mission et donné un
sujet de réflexion supplémentaire aux jeunes qui nous suivent.
22.3 Monsieur le Président, l'homme est unique, mais il est multitude. Il n'y a pas une culture, mais des
cultures variées, un éventail de différences qui, lorsqu'elles s'additionnent, forment la connaissance de l'humanité.
Mais si la connaissance est diverse, cette diversité est en elle-même paradoxe.
22.4 Si j'entends attirer votre attention sur l'éducation de base, ce n'est pas que je sois insensible aux lointains
bleutés, à la théorie des couleurs de Goethe ou à la remise en question du système euclidien par Riemann ou
Lobatchevski. Non, Monsieur le Président ! Mais, face aux réalités de notre continent, tout cela me semble un
peu futile. J'admire Gropius et le Bauhaus, mais je me demande ce qu'ils peuvent bien représenter pour les
habitants des zones les plus reculées de la brousse africaine.
22.5 Il nous faut sans cesse procéder à un renversement copernicien de notre système de pensée pour
l'adapter aux hommes, aux femmes, aux enfants, et offrir à ces derniers, en l'adaptant à leur cadre de vie, une
éducation permanente et progressive. Promouvoir l'éducation de base, c'est respecter la différence, qui est en elle
même une grande richesse. C'est aussi la diversité qui fait la richesse, car la vérité est éparse. Dans cet esprit,
nous devons veiller à intégrer l'éducation dans l'existence de chacun. L'éducation, dans son expression
permanente, est le levier du progrès.
22.6 Monsieur le Président, il faut respecter l'homme, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne, parce qu'il est
unique. Si, comme l'écrivait Hegel, l'homme est un être des lointains, c'est en collant à ses aspirations que nous
l'approcherons au plus près. Il ne faut jamais oublier que la nature humaine se modifie au gré des circonstances,
ce qui exige, avant toute forme d'action, une maîtrise parfaite, une connaissance profonde des réalités de base.
Nous demandons des programmes adaptés, des actions concrètes, des actes complétant ceux de nos
gouvernements. C'est une grande ambition qui a pour but d'élever l'homme et de lui être plus proche.
22.7 Monsieur le Président, je me dois aussi d'attirer votre attention sur la nécessité de centrer toute une série
d'actions sur les plus défavorisés. Plus particulièrement, je pense à ces enfants de la rue qui n'ont accès à aucune
forme de connaissance. Cela est inacceptable et il est essentiel que soient mis en oeuvre des programmes d'action
qui mettent rapidement un terme à cette forme scandaleuse d'abandon.
22.8 Il nous faut aussi de nouvelles perspectives porteuses d'espoir pour notre jeunesse. Les Comores se
félicitent en cela vivement de la décision du Conseil exécutif d'adopter une politique visant à "inclure, chaque
fois que possible, des représentants des jeunes dans les délégations nationales à la Conférence générale de
l'UNESCO et à d'autres grandes manifestations de l'Organisation, afin de renforcer le rôle que celle-ci joue dans
la promotion des intérêts des jeunes".
500