UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

pour une culture de la paix, tenue à Zanzibar en 1999, et la publication en mars 1999 du "Manifeste 2000 pour
une culture de la paix et de la non-violence" témoignent de l'intérêt que l'UNESCO accorde plus que jamais à la
promotion d'une culture de la paix, notamment en Afrique. Ces actions méritent d'être soutenues et encouragées
par votre assemblée.
6.19 Madame la Présidente, honorables délégués, Mesdames et Messieurs, c'est le lieu de rendre un hommage
exceptionnel à M. Federico Mayor, qui n'a cessé durant ses deux mandats de mobiliser l'UNESCO et d'accorder
une place de choix aux pays du Sud en général et au continent africain en particulier. Au moment où il quitte ses
fonctions, il peut partir avec la légitime satisfaction d'avoir pleinement rempli sa mission. Nous voudrions espérer
que sa brillante contribution à la promotion de la paix continuera à inspirer l'Organisation et qu'à l'avenir celle-ci
pourra bénéficier de son expérience, sous quelque forme que ce soit.
6.20 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, l'Organisation des Nations Unies, l'Organisation de
l'unité africaine, les organisations sous-régionales mettent en place progressivement un balisage de plus en plus
clair des mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits. C'est ainsi qu'en application de la
résolution 46/37 B du 6 décembre 1991 de l'Assemblée générale, l'ONU a mis en place le Comité consultatif
permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale. Ce comité a largement
contribué à jeter les bases du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale (COPAX), à l'instar des
mécanismes analogues existant en Afrique de l'Ouest au sein de la CEDEAO, en Afrique australe dans le cadre
de la SADC, ou dans la Corne de l'Afrique au sein de l'IGAD. Sur décision des chefs d'Etat, l'OUA a, pour sa
part, mis en place l'Organe central de prévention, de gestion et de règlement des conflits appelé à coopérer avec
les mécanismes sous-régionaux.
6.21 Il est néanmoins évident que le règlement de toute situation conflictuelle ne peut être obtenu que sur la
base de la volonté des protagonistes. Ceux-ci doivent en effet convenir que seul un règlement politique fondé sur
le dialogue doit mettre fin à tout conflit, dans la région ou sur l'ensemble du continent.
6.22 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, si mon pays, le Gabon, a pu se soustraire aux tragiques
spasmes qui secouent toutes les régions d'Afrique et particulièrement l'Afrique centrale, c'est parce que le
Président Bongo a fait du triptyque "dialogue, tolérance et paix" le fondement de sa démarche et de son action
politique à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières. En associant par le dialogue les volontés des
protagonistes aux solidarités disponibles au niveau régional comme à l'échelle de la communauté internationale,
il a su désamorcer certaines crises et il a pu régler certains conflits. Son engagement et sa constance dans la
promotion de la paix ont fait du Président Bongo un des hommes d'Etat les plus sollicités et les plus écoutés
d'Afrique quand il s'agit de résoudre un conflit.
6.23 Et c'est pour contribuer à la promotion de la culture de la paix qu'il a posé des actes concrets en phase
avec les missions fondamentales de l'UNESCO. C'est le sens qu'il convient de donner au projet de Centre
international des civilisations bantoues (CICIBA). Cadre de coopération culturelle, lieu d'échanges et de
connaissance du monde bantou, le CICIBA est naturellement un espace d'ouverture. Et je voudrais me permettre
de profiter de cette tribune pour interpeller l'UNESCO sur l'urgence et la nécessité d'efforts accrus de sa part pour
redynamiser ce projet.
6.24 Contribuer à la culture de la paix au moyen de la coopération scientifique, c'est également le sens qu'il
convient de donner à la création du Centre international de recherche médicale de Franceville (CIRMF) au
Gabon. En réalisant ce projet, le Président Bongo a concrétisé les pertinentes recommandations de l'UNESCO
concernant le développement des sciences. L'intérêt et l'importance de ce centre en tant qu'institution spécialisée
d'enseignement et de recherche méritent également un soutien plus résolu de l'UNESCO.
6.25 Toutes ces actions en accord avec les compétences de l'UNESCO sont pour le Gabon et le Président
Bongo autant de contributions au service de la paix en Afrique, et en particulier en Afrique centrale, l'une des
sous-régions les plus meurtries par de multiples crises et conflits avec leur cortège de morts, de réfugiés et de
personnes déplacées.
6.26 Madame la Présidente, honorables délégués, Mesdames et Messieurs, c'est pourquoi je me fais le devoir
d'évoquer ici la grave situation que connaît cette sous-région. La paix et la sécurité y sont en effet les otages
d'alliances, de trafics d'armes, d'interventions, d'antagonismes qui hypothèquent lourdement les évolutions
politiques et institutionnelles ainsi que le développement. Il faut éliminer les risques réels de propagation des
conflits qui sévissent dans la région des Grands Lacs jusqu'aux bords de l'Atlantique. L'épicentre de ces conflits
reste incontestablement la République démocratique du Congo. La sécurité et la stabilité de l'ensemble des pays
de la région sont menacées. Les différentes médiations et les accords locaux qui ont été conclus ont
manifestement montré certaines limites. Aucune victoire militaire ne pourra ramener la paix dans cette région.
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