UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

19. La PRESIDENTE :
A présent, j'ai le plaisir de donner la parole au représentant de l'Etat hôte S. Exc. l'ambassadeur Jean
Musitelli délégué permanent de la France, qui va donner lecture du message de M. Jacques Chirac, président de
la République française.
20.1 M. MUSITELLI (France) :
Madame la Présidente de la Conférence générale, Monsieur le Président du Conseil exécutif, Monsieur
le Directeur général, Mesdames et Messieurs les ministres, distingués représentants, je vais en effet vous donner
lecture du message que, au nom du pays hôte, M. Jacques Chirac, président de la République française, adresse à
M. Federico Mayor.
"Monsieur le Directeur général de l'UNESCO, cher Federico Mayor, je m'associe de tout coeur à
l'hommage qui vous est rendu aujourd'hui à Paris, à la Maison de l'UNESCO.
La France a toujours eu pour cette prestigieuse institution un attachement particulier. Parce que
l'UNESCO est le symbole de l'humanité tout entière, oeuvrant, dans un esprit de fraternité et de
solidarité, pour l'éducation et la culture, pour le développement et pour la paix. Parce que l'UNESCO est
le lieu où les Etats et les hommes peuvent transcender leurs différences, s'efforcer de se comprendre et
explorer ensemble les champs de la connaissance.
Les Français connaissent et approuvent les missions de l'UNESCO. Pendant les douze années où vous
avez été à sa tête, ils ont apprécié le rôle essentiel que vous y avez joué. Ils vous respectent
profondément et vous voient partir avec regret.
Pour moi, vous aurez été durant toutes ces années, un partenaire et un allié, qui n'a jamais ménagé sa
peine au service de l'éducation, de la science et de la culture. Je suis heureux d'exprimer aujourd'hui
toute ma gratitude à celui qui est aussi un ami de longue date.
L'homme de science, l'humaniste, l'homme de coeur que vous êtes, cher Federico Mayor, ne s'est jamais
résigné à laisser aller le monde tel qu'il est. Parce que vous êtes généreux, parce que vous avez du
courage, parce que vous avez gardé au fond de vous cette faculté précieuse, celle de vous indigner, vous
vous êtes battu avec énergie, ténacité et dévouement. Pendant douze ans, inlassablement, pour que
l'institution dont vous aviez la charge remplisse avec succès les missions éminentes qui lui étaient
confiées, vous avez parcouru les villes et les campagnes de tous les continents. Dans le monde entier,
vous avez été attentif aux humbles et aux déshérités. Partout, vous vous êtes attaché à répondre à leurs
attentes.
L'UNESCO vous doit beaucoup. Grâce à vous, elle s'est ressaisie, a renoué avec ses exigences et
retrouvé son rayonnement. Grâce à vous, elle se prépare aujourd'hui à assumer le rôle qui doit être le
sien au moment où, à l'échelle mondiale, s'établissent les règles et se renforcent les institutions d'une
société internationale plus dense et plus active que jamais.
Votre tâche n'a pas été facile. Vous avez pris vos fonctions au moment où l'existence de l'UNESCO
semblait remise en cause. Avec patience, avec habileté, avec diplomatie, vous êtes parvenu à rétablir le
dialogue et l'harmonie, à restaurer la confiance. Chacun y a été si sensible que vous avez été reconduit à
l'unanimité pour un second mandat.
Vous avez réaffirmé l'UNESCO dans ses missions ; vous l'avez ouverte aux nouvelles technologies de la
communication ; vous l'avez incitée à redoubler de vigilance, car vous connaissez les dangers que font
courir, dans une époque obsédée par l'économie, par la vitesse et par la nouveauté, les risques
d'uniformisation et les crispations identitaires.
Aussi avez-vous toujours plaidé pour que l'UNESCO se fasse lieu de mémoire, pour qu'elle encourage la
tolérance et le dialogue entre les civilisations, pour que soit reconnue l'égale dignité de toutes les
langues, de toutes les cultures. Sans cesse, vous avez rappelé que les nations premières demeurent les
seules gardiennes des trésors irremplaçables de l'expérience humaine.
Vous vous êtes battu pour que chacun ait sa chance ; pour que tous, riches et pauvres, puissent
bénéficier d'un libre accès à l'éducation. Car vous êtes intimement convaincu qu'elle constitue la clé du
développement et un passeport pour la paix.
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