UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

Vous avez assigné à l'UNESCO une nouvelle mission, peut-être la plus délicate à assumer dans le
monde moderne : la Déclaration universelle sur le génome humain restera comme l'acte fondateur d'une
véritable éthique universelle, une oeuvre indispensable à notre temps.
Monsieur le Directeur général, cher Federico Mayor, je souhaite saluer une fois encore l'action que vous
avez conduite et les combats que vous avez menés pour la défense des idéaux de justice, de liberté, de
démocratie et de paix qui sont ceux de l'UNESCO. Je sais que vous continuerez à oeuvrer en faveur de
la culture, du développement et de la paix, en faveur de l'homme et de la vie. C'est pourquoi je veux
aujourd'hui, devant tous les Etats rassemblés pour vous rendre hommage, vous renouveler mes très
sincères remerciements."
20.2 Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
(Video messages from Mr Mstislav Rostropovitch, Ms Noëlle Lenoir, Ms Mary Belgrave,
Mr Gisbert Glaser, Ms Françoise Rivière, Mr Anwarul Karim Chowdhury, Mr Augusto Forti,
Ms Anees Jung, Mr Maurice Druon and Mr Adnan Badran are presented)
21. The PRESIDENT:
I now invite the representative of the UNESCO staff, Mr Georges Kutukdjian to take the floor.
22.1 M. KUTUKDJIAN, (représentant du personnel) :
Madame la Présidente de la Conférence générale, Monsieur le Président du Conseil exécutif, Monsieur
le Directeur général, Excellences, Mesdames et Messieurs, c'est avec une grande émotion que j'ai l'honneur
aujourd'hui de prononcer quelques paroles à l'occasion de cette cérémonie d'hommage à M. Federico Mayor,
directeur général de l'UNESCO depuis 12 ans. Les desseins qu'il eut pour l'Organisation ont déjà été exposés.
Aussi ai-je choisi d'évoquer brièvement la manière dont sa conception des objectifs poursuivis par l'UNESCO a
marqué le travail au sein du Secrétariat.
22.2 Pour paraphraser un grand chef d'Etat, M. Mayor s'est toujours fait une certaine idée de l'UNESCO,
avant même d'en devenir le directeur général. En 1985, alors que nous nous trouvions à Montserrat, en Espagne,
M. Mayor me confiait que le pouvoir de l'Organisation résidait, à son avis, dans le fait d'agir au niveau
symbolique.
22.3 Cette vision de la place et de la fonction que l'Organisation devrait occuper dans les dernières années du
siècle, lui a donné une force et une ambition à la hauteur des enjeux en présence. Mais il lui fallait trouver les
voies et les moyens pour que cette vision s'incarne et irrigue le programme.
22.4 D'abord, il eut la conviction que la spécificité de l'Organisation, c'est-à-dire ce que les Etats membres
attendent d'elle et ce qu'elle seule pourrait accomplir mieux qu'une autre instance, était d'être un creuset de
réflexion et un espace de résonance. C'est pourquoi, il eut la certitude qu'il fallait que la communauté
intellectuelle internationale se reconnaisse dans le programme de l'Organisation. C'est incontestablement grâce à
sa vigilance et à son attention constante que cette communauté est devenue un partenaire à part égale.
22.5 Ensuite, il sut que la concrétisation de cette vision passait par l'affirmation de l'intangilibité de la liberté
de pensée et de la liberté d'expression. Sans concession aucune, il a su avec courage tenir le cap, même dans les
tempêtes les plus houleuses. Progressivement, cette fermeté a emporté la conviction même des plus sceptiques et
le travail patient de persuasion entrepris par le Directeur général dans ce domaine a porté ses fruits. Ce ne fut pas
la moindre de ses entreprises de donner de l'Organisation une image nette, une image cadrée.
22.6 Enfin, pour que l'UNESCO sorte d'un isolement forcé, il comprit qu'elle devait se rapprocher dans tous
les pays de chaque personne, de chaque citoyen, de chaque citoyenne. Mais cet élan devait mettre l'Organisation
à l'écoute de ceux qui n'ont pas de voix, rendre l'espoir aux démunis, donner une place aux exclus, restituer la
mémoire aux oubliés.
22.7 C'est pourquoi sa vision de l'éducation devait faire valoir l'universalité de l'être humain à travers son
irréductible singularité. Une éducation qui lutterait contre l'indifférence, la banalisation de toutes les violences,
celles qui s'affichent et se nourrissent de la haine, et celles qui se cachent derrière des silences complices : les
violences dites et les violences tues.
22.8 C'est peut-être pour ces quelques raisons qu'on pourrait avancer que la vision de M. Mayor a été aussi
prophétique que stratégique.
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