UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

(18.1) M. FAKHRO (Bahreïn) (traduit de l'arabe) :
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux, Madame la Présidente, Monsieur le Directeur général,
Mesdames et Messieurs, au nom de tous les membres de notre groupe - le groupe arabe - je présente au Directeur
général élu, M. Koïchiro Matsuura, mes sincères félicitations pour son élection à ces hautes fonctions
internationales et lui souhaite tout le succès possible dans l'exercice de ces nouvelles et difficiles responsabilités.
Ces responsabilités sont en effet difficiles si l'on considère que vous allez, Monsieur le Directeur général, être
confronté aux trois grands problèmes suivants :
(18.2) Premièrement, il y a le problème évoqué par tout un chacun depuis de nombreuses années concernant le
relâchement, l'incompétence, voire l'incurie sur les plans administratif, financier et organisationnel. Cela a valu à
l'UNESCO de vives critiques émanant aussi bien de ses rangs que de nombreux milieux extérieurs au point que le
prestige de cette organisation intellectuelle, investie d'une mission éthique, et la crédibilité de ses actes et de ses
paroles s'en sont ressentis.
(18.3) Deuxièmement, il y a le problème de la démocratie au sein de l'Organisation. N'ayant pas réussi à imposer
leurs points de vue et à entraîner derrière eux la majorité des Etats membres, certains Etats se sont retirés tandis que
d'autres ont menacé de le faire si leurs points de vue sur certaines questions n'étaient pas pris en compte au point
que nous, Etats membres, avons eu le sentiment par moments que le discours de certains sur la démocratie ne
différait guère par sa profondeur et sa véracité des publicités sur les parfums ou les dentifrices et relevait tout
simplement de la guerre des mots destinés à asseoir l'influence et la domination de certains Etats sur cette
Organisation. Le résultat de tout cela c'est que nous avons vu l'UNESCO courir derrière ceux qui l'avaient quittée
et fléchir devant ceux qui l'avaient menacée ; on en est venu à mesurer l'importance des Etats à l'aune de leurs
contributions ; nous avons alors commencé à nous demander si l'UNESCO était une Organisation internationale
démocratique, où régnaient la solidarité et le dialogue, ou si elle était une société dirigée par ceux qui possédaient
la majorité des actions.
(18.4) Troisièmement, il y a un problème majeur, celui de la faiblesse qui s'est emparée de notre Organisation
sur le plan de la pensée et de l'engagement en faveur de la justice et de la dignité humaine, qu'il s'agisse d'individus,
de groupes ou d'Etats victimes chaque jour de l'injustice politique, sécuritaire, économique et sociale. Nous avons
eu il y a quelques années le pressentiment que cette triste heure sonnerait pour notre Organisation, lorsque l'on
décida que les membres du Conseil exécutif représenteraient leur gouvernement au lieu de représenter la
conscience, la liberté et les aspirations de leur société. Auparavant, la Conférence générale représentait
fondamentalement les institutions officielles et le Conseil exécutif la société dans son ensemble. Il y avait là un
équilibre raisonnable que nous avons détruit. Les discours d'autosatisfaction et les proclamations des succès
modestes ou non ont retenti dans l'Organisation, tandis que l'esprit critique, analytique, rebelle, capable de faire de
notre Organisation une tribune de pensée émancipatrice, créatrice, engagée envers les causes humanitaires en cette
période difficile, pleine de défis majeurs, disparaissait, à de rares exceptions près.
(18.5) Monsieur le Directeur général, il ne s'agit pas là de questions faciles. Ce sont en fait des questions
extrêmement difficiles pour des raisons qui tiennent à l'histoire de l'Organisation ainsi qu'à son présent, des raisons
internationales qui lui sont extérieures. Malgré tout, nous avons confiance dans votre détermination et nous vous
assurons de notre volonté de vous soutenir en tant que groupe et de déployer tous les efforts qui sont en notre
pouvoir à vos côtés et aux côtés de vos collaborateurs au sein du Secrétariat de cette Organisation. Aux côtés
également de ceux qui veulent que l'UNESCO soit un miroir qui reflète les palpitations de la vie de notre époque,
un instrument de défense de ses nobles acquis humanitaires, un barrage contre ceux qui veulent dérober ou détruire
tout ce qu'il y a de beau en elle. Mais cette direction et cette avant-garde de l'UNESCO feront face à ces problèmes
avec courage et perspicacité. Voilà ce que nous espérons voir se réaliser par vos soins prolongés par les nôtres. Que
la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous.
19. The PRESIDENT:
Sir, our sincere thanks for your contribution. Now, before I give the floor to the next speaker, I should
like to ask the Secretary to inform us about further messages that have arrived congratulating the Director-
General, Mr Koïchiro Matsuura.
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