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UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

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8.7 Monsieur le Directeur général, votre grande sensibilité aux menaces qui guettent les plus défavorisés<br />

dans le monde d'aujourd'hui, votre combat pour la dignité humaine et la tolérance réciproque sont bien connus.<br />

8.8 Il est vrai qu'au terme de votre mandat, l'<strong>UNESCO</strong> est un forum ouvert où s'échangent et se confrontent<br />

les idées, dans un esprit de dialogue interculturel et constructif. Elle est aussi un forum de la solidarité<br />

intellectuelle et morale - comme l'ont du reste affirmé plusieurs orateurs au cours de la présente session - sans<br />

avoir rien perdu de sa capacité de servir comme forum de rencontre.<br />

8.9 Je partage également votre conviction que l'<strong>UNESCO</strong> est parée pour affronter les temps nouveaux. Il<br />

n'empêche, malgré tous les progrès accomplis, il reste encore beaucoup à faire pour le bénéfice des générations<br />

futures et pour jeter de solides ponts entre les peuples. Il conviendrait également de tisser des liens plus forts<br />

entre le Conseil exécutif et le Secrétariat et de faire en sorte que les différents organes de l'<strong>UNESCO</strong> puissent<br />

pleinement assumer le rôle qui est le leur. En d'autres termes, les réformes entreprises doivent être continuées et<br />

c'est un des défis que votre successeur aura à relever.<br />

8.10 Monsieur le Directeur général, en rendant aujourd'hui solennellement hommage à vos qualités d'homme<br />

de réflexion et d'action et en vous remerciant de tout ce que vous avez fait pour l'Organisation, je voudrais avec<br />

votre permission répéter les mots par lesquels j'ai terminé mon éloge au sein du Conseil exécutif : dans cette<br />

maison, la flamme d'un monde meilleur continuera de briller !<br />

9. The PRESIDENT:<br />

I now invite the representative of Group II at <strong>UNESCO</strong>, His Excellency Mr Dan Haulica, Ambassador,<br />

Permanent Delegate of Romania, to take the floor on behalf of his group.<br />

10.1 M. HAULICA (Roumanie) :<br />

Madame la Présidente, aujourd'hui il est très difficile de distinguer les tâches qui incombent à chacun.<br />

Rarement en effet l'<strong>UNESCO</strong> aura connu pareil concert unanime. Unanimité dans les messages qu'ont prononcés<br />

des personnalités venues de tous horizons, unanimité aussi dans le sentiment de se trouver au centre même d'un<br />

grand mouvement universel, dont les orbes concentriques dessinent cette figure dynamique, et en même temps<br />

durable, que le Directeur général a su donner à notre Organisation.<br />

10.2 Une autre image, tout à fait propre, me semble-t-il, à illustrer l'oeuvre de Federico Mayor et les<br />

difficultés dont il a su triompher s'impose à mon esprit. Un tableau de 1844 du grand peintre anglais Turner,<br />

grand précurseur de l'impressionnisme, montre un navire, baptisé Ariel, pris dans une terrible tempête de neige.<br />

Le tableau porte cette inscription : "The author was in this storm". L'auteur s'est trouvé dans cette tempête. Il s'y<br />

est trouvé parce qu'il l'avait voulu, parce qu'il avait demandé à des marins de l'attacher au mât d'un navire sans se<br />

soucier de savoir s'il en réchapperait, parce qu'il voulait voir et comprendre. Je ne dis pas que Federico Mayor<br />

s'est trouvé, voici 12 ans, attaché au mât d'un navire en perdition. Mais rappelez-vous les titres de la presse de<br />

l'époque (auxquels Jean d'Ormesson a eu l'élégance de répondre) : "Faut-il brûler l'<strong>UNESCO</strong> ?" La situation était<br />

telle qu'il fallait une volonté sereine doublée d'une grande force d'imagination pour redresser le navire et pour en<br />

faire ce que nous admirons tous aujourd'hui.<br />

10.3 Federico Mayor l'a fait, avec une immense curiosité des gens, avec un sentiment de devoir envers tous<br />

les pays. Ses précurseurs ont été souvent de grands voyageurs, mais ils semblent tous des sédentaires face à son<br />

extraordinaire capacité d'affronter les situations les plus difficiles, les plus diverses, en assumant pleinement les<br />

risques. Il me fait un peu songer à cet autre grand naturaliste du XIXe siècle, von Humboldt, véritable deuxième<br />

Chistrophe Colomb de l'Amérique, qui n'hésitait pas à éprouver dans sa chair les effets du curare et les décharges<br />

des poissons électriques, avec une immense curiosité rédemptrice pour tout un continent.<br />

10.4 Federico Mayor a su être à nos côtés - je parle au nom des pays de notre groupe - dans les circonstances<br />

les plus critiques. On l'a toujours senti là où il fallait qu'il soit. Les cendres de notre grande Bibliothèque<br />

universitaire n'étaient pas encore froides qu'il s'est trouvé à Bucarest pour épauler cette grande oeuvre<br />

architecturale, comme il l'a fait pour d'autres grands monuments. Songez à l'Ermitage, songez au Bolchoï, à<br />

toutes ses interventions, toujours efficaces, à Prague, à Varsovie, dans le Caucase, en Asie. Tout cela, il l'a fait<br />

avec une sorte de grâce dans l'urgence, chose plus rare que le sentiment du devoir. Et puisque je m'exprime au<br />

nom des pays de l'Europe centrale et orientale, permettez-moi de vous rappeler ce tropisme, cette attraction<br />

exercée tout au long de l'histoire antique par un Orient chimérique. Alexandre rêve d'en faire le théâtre de sa<br />

geste héroïque pour un public, celui d'Athènes, capable de le juger. Trajan n'a d'yeux que pour Ctésiphon et<br />

Babylone. Cet Orient des héros était de pacotille. L'héroïsme de Federico Mayor est celui bien plus gris d'un<br />

travail quotidien pour donner corps à une valeur immense, mais dont on ne mesure vraiment le prix que<br />

lorsqu'elle fait défaut. Je veux parler de la paix. La paix, il l'a souvent dit, ne fait pas la une des journaux ; elle n'a<br />

rien de sensationnel, au contraire de la violence. Mais ce long et invisible travail indispensable à l'avenir de<br />

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