UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

(4.9) Je souhaiterais mettre à profit cette occasion pour exprimer ma reconnaissance au Directeur général de
l'UNESCO, M. Federico Mayor, dont le mandat touche à sa fin, et qui s'est acquitté de ses fonctions avec la plus
haute compétence. Nous nous souvenons, au Paraguay, de la visite qu'il nous a rendue en 1994, alors que les
tambours de la réaction commençaient à retentir pour s'opposer aux processus de changement éducatif et culturel.
Cette visite a eu lieu tout à fait à propos et a permis de faire reculer les fossoyeurs de l'histoire qui existent encore
dans notre pays et dont je sais qu'ils existent encore aussi dans certains autres pays.
(4.10) Je remercie également M. Federico Mayor pour l'installation d'un Bureau dans la capitale de mon pays, à
Asunción, qui nous permet d'oeuvrer avec davantage d'efficacité en faveur de la culture, de la science et de
l'éducation. Je souhaiterais par ailleurs signaler à la Conférence que nous tenons compte, dans le cadre de la
réforme de l'éducation, du processus de mondialisation. Nous souhaitons que la mondialisation soit une source
d'avantages pour tous et pas simplement une idéologie des grandes puissances. Il nous en coûte d'entendre parler de
mondialisation alors que 80 % du produit intérieur brut mondial est entre les mains de 20 pays et qu'il n'existe
pratiquement pas de recherche scientifique ni de développement technologique chez nos peuples. A l'évidence, une
mondialisation sans horizon éthique et sans la solidarité morale et intellectuelle que l'UNESCO appelle de ses
voeux ne constituera qu'un dispositif plus insidieux de domination des peuples les plus faibles. Faute d'inverser
cette tendance de la mondialisation, nous assisterons au XXIe siècle à la mondialisation de la pauvreté et de la
faim. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une mondialisation de la connaissance et de la circulation des savoirs qui
permette à nos peuples d'avoir aussi accès à la science et à la technologie dans le cadre d'un ordre international plus
juste.
(4.11) Face aux processus de mondialisation, notre réforme de l'éducation vise également à affirmer notre
identité culturelle, ce qu'un grand auteur paraguayen a nommé "l'âme de la race". Le village mondial électronique
tend à uniformiser et à asservir les cultures de nos peuples et nous savons que les peuples qui perdent leur identité
culturelle sont des peuples morts, des peuples qui, à terme, perdront également leur souveraineté politique et leur
souveraineté économique. C'est pourquoi nous souhaitons, en définitive, une éducation centrée sur la connaissance
mais aussi sur l'intégrité de la personne humaine, ce d'autant que nous vivons dans une société fracturée. Cette
réalité confirme la pertinence de la refondation de l'éducation en tant que postulat ayant une légitimité historique.
(4.12) Tel est le grand défi auquel nous sommes confrontés : au XXIe siècle, soit nous ferons un saut qualitatif
visant à émanciper la personne humaine, en orientant vers cette fin le savoir et la communication, soit nous
approfondirons une fracture déshumanisante. Nos peuples aspirent à la paix des Etats, à la paix civile, à la paix des
citoyens, mais surtout, à la paix oecuménique et non à la paix hégémonique imposée par le pouvoir économique et
le chantage des armes. Nous voulons être les acteurs de cette évolution vers la dignité et la liberté de tous. Je vous
remercie de votre attention.
5. The PRESIDENT:
I should like to thank most sincerely His Excellency Dr Nicanor Duarte Frutos of Paraguay, who has
shared with us his experiences and his knowledge of the turbulent times his country has been through. Your
Excellency, we certainly all wish you a very much brighter and more peaceful future, and I am sure your national
cultural identity will not be lost, because you are a strong people. I now call on the next speaker on my list, His
Excellency the Honourable Mario Michel, Deputy Prime Minister and Minister of Education and Human
Resources Development, Youth and Sport of Saint Lucia.
6.1 Mr MICHEL (Saint Lucia):
Madam President, Mr Chairperson of the Executive Board, Mr Director-General, Ministers,
Ambassadors, representatives, esteemed delegates, allow me first of all to congratulate you on your election as
President of the General Conference and to commend you on the efficiency with which you have discharged your
function. I am confident that you will continue to guide this Conference through to its eventual end with the same
effortless efficiency that you have so far revealed. Madam President, this 30th session of the General Conference
marks a millennial milestone for UNESCO. It is the final session of the twentieth century, but rather than being
the closing of a chapter, it should represent – in the spirit of optimism that characterizes the raison d’être of the
Organization – the opening of a new book of opportunity. As the century sets on a world of unrealized ambitions,
a new universe of unmatched possibility is being heralded. An era of hope and aspiration is ending with the need
as never before to protect UNESCO’s dream in the minds of the peoples. For us there is no time for the fin de
siècle despondency that T.S. Eliot chronicled in his memorable lines “these fragments I have shored against my
ruin”. For the peoples of the world and for UNESCO, it is a time for transmutation of the fragments, for the
reassemblage of the dream in new and exciting mosaics, for the assertion of strong modalities of good
governance, effective leadership and transparent integrity. These fragments, Madam President, we must
cornerstone against our dream.
6.2 The challenges facing UNESCO are monumental and amount to nothing less than the necessity of
reinventing itself and recommitting itself to the grail of peace. Many have been the advances but weak have been
the defences for peace constructed in the minds of men. With the immense potentialities of the information age
and the inherent possibilities of the informatics revolution, the twenty-first century can either be the summer of
tolerance or the winter of intolerance, indifference and negligence. For us, Madame President, the twenty-first
176