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La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

d’<strong>au</strong>torité bien capables de mettre le cœur <strong>au</strong> ventre de ces<br />

supérieurs, car c’est ainsi qu’ils s’exprimaient, et de les porter à<br />

intervenir dans cette c<strong>au</strong>se » 1 . Comme on le voit, plus encore<br />

qu’à Tiberge et à Brisacier, qui n’étaient que des instruments,<br />

c’est à Madame de Maintenon et <strong>au</strong> « triumvirat » que les<br />

Jésuites en voulurent de toutes les tribulations qu’ils éprouvèrent<br />

dans l’affaire des Cérémonies chinoises. D’ailleurs le témoignage<br />

de l’abbé <strong>Le</strong> Dieu confirme les insinuations <strong>du</strong> P. <strong>du</strong> Halde.<br />

Suivant ce témoin qui a toutes les raisons d’être bien informé, le<br />

plan de campagne était fait avant la réunion de l’assemblée <strong>du</strong><br />

clergé entre l’archevêque de Paris, l’archevêque de Reims et<br />

Bossuet, mais « dans un grand secret ». A l’assemblée <strong>du</strong> clergé<br />

qui devait examiner et condamner la morale relâchée des<br />

Jésuites, les trois prélats déclaraient h<strong>au</strong>tement « pour ne pas<br />

l’effaroucher » qu’ils ne toucheraient ni à Sfondrati ni à la Chine,<br />

mais ils insinuaient dans les propositions qu’ils voulaient faire<br />

censurer par cette assemblée, quelques propositions extraites<br />

d’un <strong>livre</strong> <strong>du</strong> Cardinal Gabrielli avec approbatur de Sfondrati 2 . Et<br />

pour la doctrine de la Chine, ils en destinaient le p.100 jugement à<br />

1 Du Halde, Description de la Chine, t. III, p. 119.<br />

2 Ces propositions insidieuses furent cependant écartées par l’assemblée mise<br />

en éveil ou par les propos inconsidérés de l’archevêque de Reims qui ne<br />

pouvait plus se maîtriser depuis que la condamnation des Jésuites paraissait<br />

certaine, ou par les Jésuites qui veillaient attentivement à l’affaire de la<br />

Chine : « D’<strong>au</strong>tres propositions, 139, 140, sur le culte des anciens<br />

philosophes que l’on assure avoir connu Dieu et ne l’avoir pas offensé en<br />

immolant un coq à Esculape ont été <strong>au</strong>ssi retranchées parce qu’elles sont <strong>du</strong><br />

cardinal Gabrielli dans son <strong>livre</strong> anonyme intitulé : Dispunctio notarum<br />

quadringinta. M. de Reims s’étant vanté <strong>du</strong> plaisir qu’il <strong>au</strong>rait de condamner<br />

un cardinal, ce qui fut rapporté <strong>au</strong> roi même, a fait insister les évêques pour<br />

ôter ces deux propositions dont les évêques disoient que la condamnation<br />

retomberoit sur Confucius et sur le culte de la Chine ». (<strong>Le</strong> Dieu, Journal, t.<br />

II, p. 92).<br />

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