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La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

ininterrompue depuis les faits jusqu’à nous 1 . Aucun théologien<br />

évidemment ne pouvait refuser ces p.265 principes, car ces<br />

conditions nécessaires mais suffisantes étaient celles-là même<br />

qui permettaient de prouver la certitude des faits bibliques. Que<br />

si les théologiens refusaient <strong>au</strong>x histoires profanes qui offraient<br />

ces garanties d’<strong>au</strong>thenticité tout caractère de certitude<br />

historique, les libertins pouvaient trouver dans ce refus un<br />

excellent argument pour nier à leur tour la certitude des faits<br />

rapportés par la Bible, qui ne pouvait plus dès lors s’imposer que<br />

par l’<strong>au</strong>torité de la foi, en vertu de la révélation, et perdait par là<br />

même son caractère de <strong>livre</strong> historique. Dans sa correspondance<br />

avec les missionnaires 2 , et dans ses mémoires lus à l’Académie 3<br />

Fréret fait toucher <strong>du</strong> doigt ce grave danger, allant même jusqu’à<br />

prétendre que la foi religieuse est fondée sur la certitude<br />

historique 4 . Pour sa part, il est et veut rester historien : il<br />

1 « Par traditions historiques, j’entends ces opinions populaires en<br />

conséquence desquelles toute une nation est persuadée de la vérité d’un fait<br />

sans en avoir d’<strong>au</strong>tre preuve que sa persuasion même et celle des<br />

générations précédentes et sans que cette persuasion soit fondée sur <strong>au</strong>cun<br />

témoignage contemporain subsistant séparément de la tradition même. Pour<br />

que ces traditions aient une <strong>au</strong>torité suffisante, on demande que les faits dont<br />

elles déposent aient été publics et éclatants, qu’elles soient anciennes,<br />

qu’elles remontent jusqu’<strong>au</strong> temps des événements mêmes et que <strong>du</strong> moins<br />

on ne puisse en montrer le commencement, qu’elles soient constantes et<br />

générales, qu’elles s’accordent avec les témoignages positifs de l’histoire,<br />

qu’<strong>au</strong> moins elles n’y soient point opposées, qu’elles ne soient point détruites<br />

par d’<strong>au</strong>tres traditions mieux prouvées ou plus anciennes et par des coutumes<br />

et des pratiques religieuses ou politiques établies en conséquence. »<br />

Réflexions sur l’étude des anciennes histoires et sur le degré de certitude de<br />

leurs preuves. Œuvres complètes, Ed. Champollion Figeac., t. I, p. 11-12.<br />

2 <strong>Le</strong>ttre <strong>au</strong> P. de Prémare, Documents inédits..., p. 110-1.<br />

3 Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles <strong>Le</strong>ttres, t. XVIII, p. 93.<br />

4 <strong>Le</strong>ttre <strong>au</strong> P. de Prémare, Documents inédits..., p. 110.<br />

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