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La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

refuse la vertu qu’il considère comme le principe et l’âme même<br />

de son gouvernement et de sa vie sociale ? Ici Fénelon fait une<br />

distinction entre la morale qui remonte <strong>au</strong>x principes <strong>du</strong> bien et<br />

<strong>du</strong> vrai, mais qui est seulement le partage de quelques âmes<br />

privilégiées et certaines vertus « d’habitude et d’opinion », dont<br />

le peuple peut être capable, « sur l’<strong>au</strong>torité de ceux qui ont<br />

gagné sa confiance ». Ceux qui ont gagné sa confiance, ce sont<br />

les sages comme Confucius, ce sont <strong>au</strong>ssi les empereurs qui ont<br />

toujours eu en vue le bien <strong>du</strong> peuple et qui lui ont imposé des<br />

règles capables d’assurer la tranquillité publique. Ces vertus<br />

« d’habitude et d’opinion » ne sont donc en réalité qu’une<br />

discipline sociale ; mais elles ne sont pas le pro<strong>du</strong>it d’une morale<br />

supérieure à la morale de l’Occident. Personne <strong>au</strong> XVIII e siècle<br />

n’a compris <strong>au</strong>ssi bien que Fénelon le caractère social de la<br />

morale chinoise qui n’est en réalité qu’une sage politique. Mais il<br />

repousse cette morale parce qu’elle manque de caractère<br />

dogmatique. Et c’était la raison même pour laquelle l’admiraient<br />

tant les <strong>au</strong>tres compilateurs de la morale de Confucius !<br />

Mais cette sage politique, capable d’assurer le bonheur des<br />

peuples est-elle le privilège de la Chine ? Fénelon ne le pense<br />

pas non plus, car il y a eu en Occident des roy<strong>au</strong>mes heureux et<br />

prospères à l’exemple de la Chine, bien que se gouvernant par<br />

des principes différents : il y a eu la Crète, lorsqu’elle était régie<br />

par les lois de Minos — dont le système politique et social<br />

présente d’ailleurs certains traits communs avec le système<br />

chinois —, mais il y <strong>au</strong>ra surtout Salente qui appliquera<br />

quelques-uns des principes de Minos, mais revus et corrigés par<br />

Mentor et Fénelon. Or dans cette république idéale de Salente,<br />

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