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La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

l’ignorance où l’on se trouvait alors de la forme géographique de<br />

l’Amérique. C’est la difficulté à la laquelle on s’était heurté dès le<br />

XVII e siècle. L’Amérique était-elle une île ? Mais dans ce cas<br />

quelles communications avait-elle pu avoir avec l’Asie, et<br />

comment avait pu se transmettre la révélation primitive ? Ou<br />

fallait-il admettre pour l’Amérique une création différente de celle<br />

d’Adam, ce qui ramenait à l’hypothèse des préadamites ? <strong>Le</strong> P.<br />

Lafit<strong>au</strong> crut que ce problème était résolu le jour où il trouva <strong>au</strong><br />

Canada quelques exemplaires de cette plante chinoise le gin<br />

seng [Jen sin] dont le P. Jartoux venait de célébrer les mérites<br />

dans le X e Recueil des <strong>Le</strong>ttres édifiantes et curieuses.<br />

Cette trouvaille lui paraît une découverte essentielle, moins<br />

pour la plante elle-même que pour le nom qu’elle porte en<br />

chinois et en iroquois. En Chinois, gin seng veut dire<br />

« Ressemblance de l’homme » ou comme l’explique le tra<strong>du</strong>cteur<br />

<strong>du</strong> P. Kircher, « Cuisses de l’homme » ; or en iroquois le nom de<br />

la plante est composé de deux mots dont l’un signifie « les<br />

cuisses et les jambes » et l’<strong>au</strong>tre « deux choses séparées ». Et<br />

de cette analogie, dont le moins qu’on en puisse dire est qu’elle<br />

n’est pas très frappante, le P. Lafit<strong>au</strong> tire de très grandes<br />

conséquences : « Faisant alors la même réflexion que le P.<br />

Jartoux sur la bizarrerie <strong>du</strong> nom qui n’a été donné que sur une<br />

ressemblance fort imparfaite qui ne se trouve point dans<br />

plusieurs plantes de cette espèce et qui se rencontre dans<br />

plusieurs <strong>au</strong>tres d’espèce fort différente, je ne pus m’empêcher<br />

de conclure que la même signification n’avoit pu être appliquée<br />

<strong>au</strong> mot chinois et <strong>au</strong> mot iroquois sans une communication<br />

d’idées et par conséquent de personnes. Par là je fus confirmé<br />

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