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La Chine
et la formation de l’esprit philosophique en France
d’impertinences. Au lieu qu’au vostre et les raisons et la façon de
les exprimer me surprennent si fort, qu’encore que j’aye toujours
fait grand cas de tout ce que j’ay veu de vous, je trouve qu’en ce
petit escrit vou vou surpassez vous-mesme.. » 1 .
Quelques années plus tard d’ailleurs (1666) Horn reprit la
question plus sérieusement. Il ne lui fut plus possible alors dans
son Area Noæ, qui est à la fois une histoire des origines du
monde et une défense de la Bible, de traiter avec mépris
l’argument de l’antiquité de la Chine et il essaya cette fois
d’interpréter cette antiquité dans le cadre des données fournies
par la Bible.
D’abord il s’en prend encore une fois à ses deux ennemis La
Peyrère et Vossius. Vouloir réfuter Moïse d’après des histoires
fabuleuses de quelques nations, dit-il, c’est passer dans le camp
de p.208 l’impiété et des Préadamites. Vouloir corriger le texte
hébreu d’après les annales des Chinois et des Égyptiens et
préférer à ce texte les versions des Grecs et des Samaritains qui
ne s’accordent pas entre elles, tant pour les années que pour la
supputation des époques, c’est confondre les choses divines avec
les choses humaines 2 .
Mais les annales chinoises, qui n’ont été mises au jour que
dans notre siècle, et qui ont fourni le moyen aux uns et aux
autres de commettre de graves erreurs contre la foi des
Écritures, présentent cependant des faits intéressants en ce qui
concerne l’époque antédiluvienne. Les Chinois disent qu’il y a eu
1 Id., ibid., Art. Vossius, t. IV. p. 623, note T.
2 G. Horn, Arca Noæ, p. 12-3.
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