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La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

donner pour le descendant d’un noble vénitien, gouverneur de<br />

Céphallonie 1 , il avait couru les mers depuis sa jeunesse, tantôt<br />

riche, tantôt ré<strong>du</strong>it <strong>au</strong>x expédients suivant le hasard des bonnes<br />

affaires ou des n<strong>au</strong>frages, et il avait fini par s’établir <strong>au</strong> Siam, où<br />

il avait amassé une belle fortune. Souple et insinuant, il s’était<br />

poussé dans la faveur <strong>du</strong> roi de Siam, à tel point que le roi lui<br />

avait proposé la place de Barcalon ou de premier ministre. Mais<br />

Ph<strong>au</strong>lkon, qui préférait une puissance <strong>du</strong>rable <strong>au</strong>x vains<br />

honneurs qui excitent l’envie, s’était contenté d’être le conseiller<br />

écouté et tout-puissant <strong>du</strong> roi, sans titre officiel qui eût pu<br />

provoquer la jalousie des indigènes. Malgré cette prudence dont<br />

il avait fait preuve, Ph<strong>au</strong>lkon n’était pas rassuré sur les<br />

dispositions des Siamois à son égard. Sans doute, il pouvait<br />

compter sur l’appui <strong>du</strong> roi, tant que celui-ci vivrait, mais le roi<br />

était mal portant et Ph<strong>au</strong>lkon avait tout à redouter, et à bref<br />

délai, d’un changement de règne. Pour se prémunir contre ce<br />

danger, il se cherchait en Europe une nation qui pût lui procurer<br />

un appui effectif. S’il choisit la France, c’est assurément par<br />

intérêt personnel. Pensait-il que la France, connaissant moins<br />

bien l’Extrême-Orient que les Anglais et les Hollandais, se<br />

laisserait guider plus facilement par lui et qu’il jouerait mieux<br />

d’elle pour ses intérêts particuliers ? Croyait-il seulement que les<br />

Siamois accepteraient plus volontiers les Francais, <strong>au</strong> lieu des<br />

Anglais et des Hollandais qui étaient craints et détestés dans<br />

tout l’Extrême-Orient ? Quels que soient les mobiles qui aient<br />

poussé Constance, il est de fait que depuis quelques années, il<br />

1 Tachard, Voyage de Siam, p. 187.<br />

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