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Cette lettre de M. de Mairan est un <strong>texte</strong> lumineux, qui nous<br />

révèle ce que pouvaient penser sur la Chine, après la publication<br />

des principales œuvres des Jésuites, des gens d’esprit qui sans<br />

doute étaient assez portés à l’admiration mais que malgré tout p.<br />

418<br />

La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

l’admiration n’aveuglait pas. Comme l’abbé Ren<strong>au</strong>dot, de<br />

Mairan avouait que les Chinois, peu portés par nature <strong>au</strong>x<br />

sciences spéculatives, n’avaient pas de morale dogmatique et<br />

qu’ils ne se souciaient pas de codifier les principes de leur<br />

politique, mais il constatait qu’ils ne laissaient pas d’avoir une<br />

morale fondée sur la tradition et une politique pratique que l’on<br />

pouvait juger par ses effets. Si d’<strong>au</strong>tre part on pouvait reprocher<br />

<strong>au</strong>x Chinois d’être figés dans leurs traditions ancestrales et de se<br />

refuser à tout changement — ce que l’on appelle quelquefois le<br />

progrès — c’est que ce sentiment de l’immobilité, de la<br />

permanence tenait à leur nature d’esprit, tandis que la mobilité,<br />

le besoin de changement, le progrès sont un besoin, une<br />

nécessité de l’esprit européen. Nulle part ailleurs avant 1740 n’a<br />

été <strong>au</strong>ssi bien marquée la différence entre l’esprit chinois et<br />

l’esprit européen.<br />

La morale et la politique des Chinois, quelque admiration<br />

qu’elles aient provoquées, n’ont pas eu une influence <strong>au</strong>ssi<br />

considérable, <strong>du</strong> moins jusqu’en 1740, que la découverte de la<br />

chronologie chinoise et que la controverse <strong>au</strong> sujet des cultes<br />

chinois. A cette époque, la religion est la préoccupation<br />

essentielle, la morale et la politique ne sont que des questions<br />

subsidiaires, parce qu’il appartient à la religion de fixer et de<br />

régler la morale, et que la politique est l’affaire <strong>du</strong> roi.<br />

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