25.06.2013 Views

Le texte du livre au format PDF (Acrobat Reader) - Les Classiques ...

Le texte du livre au format PDF (Acrobat Reader) - Les Classiques ...

Le texte du livre au format PDF (Acrobat Reader) - Les Classiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La Chine<br />

et la <strong>format</strong>ion de l’esprit philosophique en France<br />

en laissant de côté toutes les préoccupations religieuses et tous<br />

les préjugés d’Européen. S’il a essayé de fixer la chronologie<br />

chinoise pour replacer les origines de cette nation dans l’histoire<br />

générale de l’humanité, il n’a jamais eu pour intention, même<br />

quand il a diminué cette chronologie, de l’adapter à la<br />

chronologie sacrée, pas plus qu’il n’a voulu, en établissant la<br />

certitude de l’antiquité de la Chine ruiner l’<strong>au</strong>torité de la Bible.<br />

Ses intentions diffèrent <strong>au</strong>tant des intentions des libertins que sa<br />

méthode contraste avec la méthode des théologiens 1 . De<br />

même, s’il a su se garder de cette faiblesse trop humaine qui fait<br />

que l’on accorde un trop grand prix <strong>au</strong>x choses que l’on étudie et<br />

s’il n’est pas tombé dans ce piège que tend la vanité, comme son<br />

contemporain de Mairan par exemple y est tombé, en surfaisant<br />

les Chinois, en vantant avec exagération leurs historiens et la<br />

certitude de leurs annales, il a cru cependant que ces annales,<br />

mais étudiées avec un esprit critique et avec la ferme volonté de<br />

ne se rendre qu’à des raisons certaines, permettaient d’affirmer<br />

la certitude de l’antiquité de la Chine, et par là projetaient une<br />

grande lumière sur les origines de l’humanité. Avant Voltaire, il a<br />

1 Pour apprécier le mérite de la méthode historique de Fréret, il suffit de la<br />

comparer avec celle de son émule et antagoniste Fourmont, qui, voulant<br />

prouver l’antiquité de la Chine le faisait en prenant les arguments de toutes<br />

mains, les bons et les m<strong>au</strong>vais, et allait jusqu’à nier, malgré les témoignages<br />

historiques concordants, la réalité de l’incendie des <strong>livre</strong>s. Cf. son mémoire à<br />

l’Académie des Inscriptions de 1734 « Sur les Annales chinoises où l’on<br />

examine leur époque ou la croyance qu’elles méritent. » (Mémoires de l’<br />

Académie des Inscriptions, t. XIII, p. 507, sq.) dont nous ne pouvons dire<br />

avec Alfred M<strong>au</strong>ry (L’Ancienne Académie des Inscriptions et Belles-<strong>Le</strong>ttres, p.<br />

260) qu’il n’est pas sans valeur. <strong>Le</strong>s idées essentielles de cette dissertation<br />

furent reprises l’année suivante et développées par Fourmont dans son grand<br />

ouvrage Réflexions critiques sur les histoires des anciens Peuples, p. 390-460,<br />

où il ne craint pas, selon la méthode de Horn et des figuristes, d’identifier<br />

Puon ku, le premier homme des Chinois, avec Japhet, t. II, p. 437.<br />

418

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!