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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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148 DES RAPPORTS DE L'HOMME<br />

d'observer <strong>le</strong>s prodiges; celui qui se sera servi d'enchantements,<br />

s'il est <strong>de</strong>vin, sera puni <strong>de</strong> mort; s'il ne<br />

l'est pas, <strong>le</strong> tribunal déci<strong>de</strong>ra. — Platon expose ainsi<br />

<strong>le</strong>s sentiments d'une saine philosophie dans ces divers<br />

passages : Ruiner <strong>le</strong>s superstitions, préserver <strong>le</strong> culte<br />

<strong>de</strong> toute altération, détruire <strong>le</strong>s idées outrageuses<br />

qu'on avait <strong>de</strong>s dieux. Ce but était excel<strong>le</strong>nt.... —<br />

Croire enfin à tout ce que la tradition enseigne à moins<br />

d'être insensé, etc..— Mais il est fâcheux que ce<br />

philosophe n'ait point prouvé que <strong>le</strong>s croyances superstitieuses<br />

étaient aussi vaines qu'el<strong>le</strong>s étaient funestes,<br />

et que ces pensées qu'on avait <strong>de</strong>s dieux ne<br />

s'appuyaient sur rien ; il a fait voir combien ces opinions<br />

populaires étaient fâcheuses pour la société,<br />

mais il n'en a point <strong>démon</strong>tré la vanité. Et en vérité,<br />

l'aurait-il pu? el<strong>le</strong>s étaient non moins soli<strong>de</strong>ment<br />

établies que cel<strong>le</strong>s du culte, tel<strong>le</strong>ment confondues<br />

<strong>avec</strong> ces croyances, qu'en renversant <strong>le</strong>s unes on attaquait<br />

<strong>le</strong>s autres. Car el<strong>le</strong>s s'appuyaient sur <strong>de</strong>s faits<br />

non moins certains.<br />

D'après <strong>le</strong>s doutes que Platon semb<strong>le</strong> avoir eus du<br />

pouvoir <strong>de</strong>s magiciens, doit-on penser qu'il refuse ce<br />

même pouvoir aux prêtres et aux <strong>de</strong>vins?— Il n'est<br />

pas disposé à penser que <strong>le</strong>s dieux l'aient accordé<br />

aux méchants, aux gens sans aveu, qui n'appartiennent<br />

point au sacerdoce. Mais, en disant que l'enchanteur<br />

ne peut connaître la vertu <strong>de</strong>s charmes s'il n'est<br />

versé dans la divination, c'était admettre que <strong>le</strong>s <strong>de</strong>vins,<br />

<strong>le</strong>s prêtres reconnus par l'État, possédaient cette<br />

science.<br />

Mais <strong>le</strong>s <strong>de</strong>vins n'étaient pas tous prêtres : ainsi<br />

Clinias, par exemp<strong>le</strong> (<strong>le</strong>s Lois, III), en parlant d'Épiméni<strong>de</strong>,<br />

dit : Cet homme, qui n'est véritab<strong>le</strong>ment<br />

que d'hier, surpasse <strong>le</strong>s plus habi<strong>le</strong>s. — Qu'était-ce

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