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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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AVEC LE DÉMON. 153<br />

, Que pensait ce matérialiste <strong>de</strong>s diverses divinations ?<br />

Ce sujet l'embarrasse. Si Socrate et Platon pensent que<br />

<strong>le</strong>s songes viennent <strong>de</strong>s dieux, Aristote ne <strong>le</strong> croit pas;<br />

son motif, c'est parce qu'ils ne <strong>le</strong>s enverraient qu'aux<br />

plus sages, aux plus vertueux, tandis qu'il est constant<br />

qu'ils <strong>le</strong>s envoient indistinctement à tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> ; ce<br />

qui ne l'empêche pas <strong>de</strong> dire que <strong>le</strong>s plus habi<strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />

en recomman<strong>de</strong>nt l'examen. Il ne voit, dans<br />

certains songes, qu'un pronostic naturel d'affections<br />

qu'on oublie pendant <strong>le</strong> jour.<br />

<strong>Le</strong>s songes, dit-il, ne peuvent être envoyés par <strong>le</strong>s<br />

dieux, parce qu'il y a <strong>de</strong>s animaux qui songent. (Divin,<br />

dans <strong>le</strong> somm.)<br />

<strong>Le</strong>s hommes <strong>le</strong>s plus vils prévoient l'avenir et ont<br />

aussi <strong>de</strong>s songes ; ainsi <strong>le</strong>ur nature n'est donc pas divine,<br />

mais <strong>démon</strong>iaque.<br />

Cette expression veut-el<strong>le</strong> dire que <strong>le</strong>s songesviennent<br />

<strong>de</strong>s <strong>démon</strong>s ? On pourrait <strong>le</strong> penser. — D'après <strong>le</strong> Timée,<br />

<strong>le</strong>s hommes n'ayant point été créés par Dieu, mais<br />

par <strong>le</strong>s <strong>démon</strong>s, par <strong>le</strong>s intelligences, cel<strong>le</strong>s-ci pouvaient<br />

donc <strong>le</strong>ur envoyer <strong>de</strong>s songes. Mais Aristote ne<br />

partageait pas <strong>le</strong> sentiment <strong>de</strong> Platon sur la nature <strong>de</strong>s<br />

intelligences. <strong>Le</strong>s songes émanent d'un être intelligent<br />

qui, n'étant pas ce Dieu premier moteur, n'est peutêtre<br />

que ce simulacre, cette ombre dont il a été parlé<br />

au chapitre <strong>de</strong> la nécromancie, âme, nature, psyché,<br />

pneuma, qui prési<strong>de</strong> à l'économie et dirige tout pour la<br />

conservation ; ce n'est plus la nature, force universel<strong>le</strong>,<br />

mais individuel<strong>le</strong>. — Ceci exigerait, sans doute, plus<br />

<strong>de</strong> développement ; la discussion <strong>de</strong> ce sujet se présentant<br />

ail<strong>le</strong>urs pourra l'éclaircir.<br />

Quoi qu'il en soit, Aristote admet une divination par<br />

<strong>le</strong>s songes : « Qu'il existe, dit-il, une divination<br />

qui se manifeste par <strong>le</strong>s songes, c'est ce qu'il n'est pas

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