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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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f>08 DES «APPORTS DE I/HOMME<br />

certains cas, on <strong>le</strong> verra, pouvait rentrer dans la magie;<br />

donc <strong>le</strong> général <strong>de</strong> l'ordre pouvait répriman<strong>de</strong>r<br />

Bacon, et <strong>le</strong> punir s'il s'obstinait. Si ces prétendues<br />

sciences étaient naturel<strong>le</strong>s, Bacon <strong>de</strong>vait <strong>le</strong> prouver;<br />

disons-<strong>le</strong> hardiment, il eût été compris.<br />

En nous résumant : Bacon put être bon physicien<br />

pour son temps, bon astrologue, alchimiste, et partisan<br />

<strong>de</strong> la philosophie ; mais on peut douter qu'il fût bon<br />

théologien, et s'il connut <strong>le</strong>s arguments que fournissait<br />

la théologie contre <strong>le</strong>s idées matérialistes, Bacon<br />

s'obstinait alors dans un aveug<strong>le</strong>ment volontaire.<br />

<strong>Le</strong>s docteurs <strong>de</strong> l'Église, a-t-on dit, étaient <strong>de</strong>s mystiques<br />

exclusivement occupés <strong>de</strong> théologie, ennemis<br />

<strong>de</strong> toute idée neuve, <strong>le</strong>s méprisant sans <strong>le</strong>s connaître.<br />

— Saint Thomas avait étudié Aristote et lu <strong>le</strong>s philosophes<br />

arabes; il s'est peut-être môme montré trop<br />

faci<strong>le</strong>ment partisan <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs systèmes, quand il a parlé<br />

<strong>de</strong> l'ensorcel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s enfants par <strong>de</strong>s effluves échappées<br />

<strong>de</strong>s yeux irrités <strong>de</strong>s vieil<strong>le</strong>s femmes. Cependant<br />

saint Thomas ne pensait pas comme Bacon.<br />

Gcrson, né plus d'un sièc<strong>le</strong> après Bacon, avait lu <strong>le</strong>s<br />

philosophes matérialistes; ce ne fut point par ignorance<br />

qu'il adopta la doctrine <strong>de</strong> l'intervention <strong>de</strong>s esprits,<br />

mais parce qu'el<strong>le</strong> lui parut logique, outre sa source<br />

divine : ces hommes illustres du treizième et du<br />

quatorzième sièc<strong>le</strong> étaient fort supérieurs au vulgaire<br />

croyant, parce qu'ils pouvaient comparer <strong>le</strong>s doctrines,<br />

et fort supérieurs surtout aux incrédu<strong>le</strong>s qui déraisonnaient<br />

et aux épicuriens qui raillaient. Gerson<br />

explique l'aveug<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres. C'est<br />

une impiété, dit ce personnage aussi pieux que savant,<br />

et une erreur directement contraire aux saintes <strong>le</strong>ttres,<br />

que <strong>de</strong>nier que <strong>le</strong>s <strong>démon</strong>s soient auteurs <strong>de</strong> plusieurs<br />

elléts surprenants...

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