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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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AVEC LE DÉMON. 304<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tas <strong>de</strong> bois longs <strong>de</strong> quatorze pieds, séparés<br />

l'un <strong>de</strong> l'autre d'un pied environ (spatium quasi uni us<br />

.pedis), formant un embrasement qui s'é<strong>le</strong>vait jusqu'à<br />

trente coudées <strong>de</strong> hauteur (œstuabat usque ad triginta<br />

cubitos), dont nul ne pouvait approcher. Raymond d'Agi<strong>le</strong>s,<br />

témoin oculaire, soutient que <strong>le</strong> feu ne causa<br />

point la mort <strong>de</strong> Barthélémy ; il invoque <strong>le</strong> témoignage<br />

<strong>de</strong> ceux qui, comme lui, ont vu Barthélémy<br />

traverser ce feu effroyab<strong>le</strong> : « Ni son corps, ni sa chemise,<br />

dit-il, ni <strong>le</strong> linge très-fin couvrant la lance, ne<br />

furent atteints; on vit seu<strong>le</strong>ment quelques légères<br />

marques <strong>de</strong> brûlure aux jambes. » <strong>Le</strong> prodige était donc<br />

constant. D'abord il se trouva une lance, conformément<br />

à la révélation ; cette lance pouvait être fausse, mais<br />

Dieu permit sans doute que la foi <strong>de</strong> Barthélémy <strong>le</strong> préservât,<br />

sans vouloir qu'il <strong>le</strong> fût entièrement, pour ne<br />

pas faire passer pour une vraie relique une lance qui<br />

peut-être n'était pas ce qu'on pensait. (V. Dict. encycl.<br />

<strong>de</strong> ia thèolog. cathol., v° Lance.)<br />

On croyait ainsi que <strong>le</strong> <strong>démon</strong> pouvait intervenir<br />

dans toutes <strong>le</strong>s épreuves, dans cel<strong>le</strong>s même qui semblaient<br />

<strong>le</strong>s plus saintes ; qu'il se transformait en ange <strong>de</strong><br />

lumière pour tromper. On remarquait enfin que <strong>le</strong> feu<br />

favorisant tantôt l'innocent, tantôt <strong>le</strong> coupab<strong>le</strong>, quelque<br />

prodigieuses que fussent <strong>le</strong>s épreuves, el<strong>le</strong>s méritaient<br />

donc peu <strong>de</strong> confiance. <strong>Le</strong>s yeux se <strong>de</strong>ssillèrent.<br />

Yves <strong>de</strong> Chartres prouva qu'el<strong>le</strong>s étaient impies, superstitieuses,<br />

rappela <strong>le</strong>s condamnations dirigées autrefois<br />

contre el<strong>le</strong>s, et trois papes, Cé<strong>le</strong>stin III, Innocent III,<br />

et Honorius III réitérèrent ces défenses. Au treizième<br />

sièc<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s étaient jugées <strong>de</strong> tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>; en Orient,<br />

où on <strong>le</strong>s pratiquait <strong>de</strong> la même manière qu'en France,<br />

on fut aussi détrompé. Pachymère raconte avoir vu dans<br />

sa jeunesse ces épreuves pratiquées plusieurs fois au

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