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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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410 DES RAPPORTS DE L'HOMME<br />

Tatien, Lactance, Tertullien, etc., n'ont pas craint<br />

d'adopter cette opinion. — Malgré <strong>le</strong> respect que méritent<br />

tant d'hommes illustres, on n'a pu dissimu<strong>le</strong>r ici<br />

une erreur, d'ail<strong>le</strong>urs bien excusab<strong>le</strong>, puisqu'ils l'ont<br />

partagée <strong>avec</strong> une fou<strong>le</strong> <strong>de</strong> philosophes célèbres, et<br />

qu'el<strong>le</strong> s'explique.<br />

L'accoup<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s dieux <strong>avec</strong> <strong>le</strong>s femmes était si<br />

généra<strong>le</strong>ment admis, comme on sait, qu'on <strong>le</strong>ur attribuait<br />

la naissance <strong>de</strong> certains personnages <strong>de</strong> l'antiquité,<br />

et <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>s plus judicieux <strong>de</strong>s sièc<strong>le</strong>s postérieurs<br />

ne savaient qu'en penser. — « L'histoire nous<br />

apprend, dit saint Augustin (De civ. Dei, III, 4), que<br />

César n'a pas cru moins <strong>de</strong>scendre <strong>de</strong> Vénus que Romulus<br />

du dieu Mars. » — Cicéron, dans son scepticisme,<br />

s'étonnait, en parlant <strong>de</strong> Romulus, que cette<br />

origine divine eût été crue : « Car si dans <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s<br />

grossiers, disait-il, on croyait tout, il en était autrement<br />

du sièc<strong>le</strong> <strong>de</strong> Romulus, où, <strong>le</strong>s sciences florissant<br />

déjà, il était diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> rien feindre... Ce sièc<strong>le</strong> <strong>de</strong> Romulus<br />

était trop fin pour admettre rien qui no fût au<br />

moins vraisemblab<strong>le</strong> — et cependant on y croyait. » —<br />

Varron, <strong>le</strong> plus savant <strong>de</strong>s Romains, dit saint Augustin<br />

(lô., 4) en parlant <strong>de</strong> ces choses, tombe presque d'accord<br />

qu'el<strong>le</strong>s sont fausses, quoiqu'il n'ose l'assurer positivement.<br />

VaiTon, dit-il ail<strong>le</strong>urs (Ib., VI, 7), a rapporté<br />

<strong>de</strong>s faits qu'il n'attribue pas à la théologie fabu<strong>le</strong>use;<br />

ce sont <strong>de</strong>s aventures qu'il considère comme autant <strong>de</strong><br />

mystères qui s'accomplissent dans <strong>le</strong>s temp<strong>le</strong>s et prouvent<br />

que <strong>le</strong>s dieux sont touchés <strong>de</strong>s mêmes plaisirs<br />

que <strong>le</strong>s hommes. Saint Augustin avance à ce sujet que<br />

<strong>le</strong>s malins esprits confirment ces opinions par <strong>de</strong>s prestiges,<br />

et que ce n'est pas sans raison qu'on représente<br />

<strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>s infamies <strong>de</strong>s dieux sur <strong>le</strong>s théâtres.<br />

<strong>Le</strong> saint évoque d'Hippone est d'abord peu explicite

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