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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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AVEC LE DÉMON.<br />

Il publiait partout qu'il recevait <strong>de</strong>s conseils d'une<br />

divinité. Socrate ne croyait pas, selon Simmias, que<br />

<strong>le</strong>s dieux se montrent, mais qu'ils par<strong>le</strong>nt aux hommes.<br />

— Simmias dit qu'il a été souvent présent quand Socrate<br />

manifestait cette opinion, « ce qui nous donnait<br />

à penser, ajoute-t-il, que <strong>le</strong> <strong>démon</strong> <strong>de</strong> Socrate<br />

n'était pas une vision, mais un sentiment <strong>de</strong> voix et<br />

une intelligence <strong>de</strong> paro<strong>le</strong>s qui venaient <strong>le</strong> toucher<br />

d'une manière incompréhensib<strong>le</strong> (Plut., De gen.<br />

Socr.) »<br />

Cependant plusieurs ont soutenu que Socrate et ses<br />

discip<strong>le</strong>s ne croyaient pas à une voix divine. S'il était<br />

permis <strong>de</strong> s'étendre davantage au lieu <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />

citations tronquées, on verrait, du moins nous <strong>le</strong> pensons,<br />

que tout prouve <strong>le</strong> contraire. En parlant ainsi,<br />

on ne prétend pas vouloir expliquer <strong>le</strong> phénomène,<br />

mais dire seu<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s <strong>avec</strong> <strong>le</strong>ur maître<br />

l'attribuaient à un <strong>démon</strong> qui révélait à Socrate l'avenir,<br />

<strong>le</strong>s choses cachées, et lui donnait <strong>de</strong>s conseils<br />

fort uti<strong>le</strong>s; on espère <strong>le</strong> prouver mieux ail<strong>le</strong>urs. Donc,<br />

en attendant, on doit penser que Socrate et <strong>le</strong>s platoniciens<br />

admettaient <strong>le</strong>s songes, la divination par l'inspiration,<br />

l'intervention <strong>de</strong>s dieux ou génies, <strong>le</strong>s guérisons,<br />

etc., etc. Si Platon refuse aux prétendus <strong>de</strong>vins<br />

<strong>le</strong> pouvoir <strong>de</strong> contraindre <strong>le</strong>s dieux par <strong>le</strong>urs conjurations...,<br />

s'il prétend qu'ils n'ont pu recevoir <strong>de</strong> ces<br />

dieux <strong>de</strong>s révélations mensongères, etc., c'est que<br />

Platon, ayant une haute idée <strong>de</strong> la divinité, ne pouvait<br />

croire <strong>le</strong>s infamies qu'on lui prêtait; il ne voulait pas<br />

que <strong>le</strong>s dieux fussent plus infâmes que <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>s<br />

plus scélérats; ainsi <strong>le</strong> décidait la philosophie du bon<br />

sens, qui cependant ne cessait <strong>de</strong> croire au merveil<strong>le</strong>ux<br />

du culte <strong>de</strong>s Gentils, parce que <strong>le</strong>s faits l'y contraignaient.<br />

Si un philosophe <strong>le</strong>ur eût dit : Vos dieux

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