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Des rapports de l'homme avec le démon (tome 1) - Le Vigilant

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AVEC LE DÉMON. 181<br />

Quintus connaissait <strong>le</strong> fort et <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> <strong>de</strong>s diverses doctrines;<br />

Quintus croyait fermement à <strong>de</strong>s faits. Celui<br />

d'entre nous qui, présent à la discussion, y aurait cru<br />

comme lui, qui avait tant <strong>de</strong> connaissances qui nous<br />

manquent, eût-il comme lui gardé <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce? ces réfutations<br />

l'eussent-el<strong>le</strong>s satisfait? Non. — Cicéron n'a<br />

pas voulu que Quintus répliquât. La forme dialoguée<br />

adoptée par lui dans d'autres écrits était fort propre .à<br />

entretenir la discussion et à approfondir <strong>le</strong> sujet. Cicéron<br />

ne l'a pas choisie ; tantôt il semb<strong>le</strong> dédaigner <strong>le</strong> sujet<br />

qu'il eff<strong>le</strong>ure, recourt à la plaisanterie, tantôt en appel<strong>le</strong><br />

à la raison et semb<strong>le</strong> l'éviter en se jouant. Ce travail n'est<br />

pas profond ; il n'a pas abordé franchement <strong>le</strong>s difficultés;<br />

il nous intéresse, cependant, parce qu'il nous<br />

fait connaître <strong>le</strong>s sentiments <strong>de</strong> l'Académie.<br />

En parcourant Cicéron, <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur se sent poussé à<br />

stimu<strong>le</strong>r Quintus, qui gar<strong>de</strong> <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce quand il pouvait<br />

répliquer. On voit enfin que Cicéron s'est ménagé une<br />

victoire faci<strong>le</strong>.— Une longue discussion n'est pas possib<strong>le</strong><br />

ici, mais on se permettra quelques observations,<br />

car il est évi<strong>de</strong>nt que Quintus n'a pas usé <strong>de</strong> toutes ses<br />

ressources.<br />

Cicéron a nié la divination, parce que,-en politique<br />

habi<strong>le</strong>, il condamne la croyance à la fatalité; <strong>de</strong>vait-i<br />

rejeter la divination que <strong>le</strong>s plus grands philosophes<br />

admettaient, et, comme il l'a dit lui-même, balbutier<br />

<strong>avec</strong> <strong>le</strong>s épicuriens? Quintus ne pouvait-il reconnaître<br />

en même temps la divination, <strong>le</strong> <strong>de</strong>stin et <strong>le</strong><br />

libre arbitre humain? Autrefois Pythagore et Platon<br />

croyaient à la divination, à la Provi<strong>de</strong>nce et au <strong>de</strong>stin.<br />

S'il menace, Dieu peut retenir ses coups. Sinon à quoi<br />

bon recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong> prier? <strong>Le</strong>s dieux peuvent révé<strong>le</strong>r<br />

nn malheur imminent, qu'on peut conjurer souvent<br />

par <strong>de</strong>s sacrifices.

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