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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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18<br />

LA NOUVELLE À L’ÉPREUVE DU ROMAN MÉDIÉVAL<br />

Charlemagne était parti assister <strong>aux</strong> matines. À son retour, Sebile fut accusée<br />

d’infidélité. Renonçant à la faire brûler vive car elle était enceinte – mais le nain,<br />

lui, n’échappa pas au feu –, Charlemagne la bannit, escortée du Chevalier Abri <strong>de</strong><br />

Montdidier. Durant le voyage qui <strong>de</strong>vait la ramener à Constantinople, Macaire,<br />

un parent <strong>de</strong> Ganelon, tenta <strong>de</strong> la violer. Sebile lui échappa mais Abri fut tué. En<br />

Hongrie, Sebile accoucha d’un fils puis regagna Constantinople. Mais le lévrier<br />

d’Abri restait inconsolable <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> son maître. Il attira Charlemagne et ses<br />

hommes sur sa tombe, puis mordit Macaire. L’empereur voulut en avoir le cœur<br />

net : il fit combattre Macaire et le lévrier ; ce <strong>de</strong>rnier tua le meurtrier <strong>de</strong> son maître.<br />

Devant ce jugement <strong>de</strong> Dieu, Charlemagne regretta le traitement injuste qu’il<br />

avait infligé à sa femme. Or l’empereur <strong>de</strong> Constantinople, furieux <strong>de</strong> l’affront,<br />

vint envahir la France. Charlemagne fit la paix avec lui et reprit à ses côtés Sebile<br />

ainsi que son fils Louis.<br />

Grisilidis (ch. 267-274 ; narrateur =␣ Orose ; <strong>nouvelle</strong> insérée)<br />

Gautier, marquis <strong>de</strong> Saluces, régnait sur ses terres sans se soucier <strong>de</strong> sa postérité.<br />

Ses sujets le conjurent <strong>de</strong> prendre femme. Il accepte mais choisit, à la surprise<br />

générale, Grisilidis, la fille d’un humble paysan. Grisilidis promet entière<br />

soumission au marquis et s’attire par ses vertus l’amour <strong>de</strong> tous ses sujets. Mais<br />

lorsqu’elle met au mon<strong>de</strong> une fille, Gautier déci<strong>de</strong> d’éprouver la constance <strong>de</strong> sa<br />

femme sous prétexte qu’on commence à jaser sur sa vile origine, et prétend faire<br />

disparaître l’enfant. Bien que désespérée, Grisilidis se plie à la volonté <strong>de</strong> son<br />

seigneur (Gautier fait en réalité mener secrètement sa fille chez une parente).<br />

Quatre ans plus tard, Grisilidis accouche d’un fils et Gautier re<strong>nouvelle</strong> l’épreuve.<br />

Il va encore plus loin en prétendant répudier Grisilidis et prendre une épouse<br />

plus digne <strong>de</strong> son rang. Grisilidis accepte tout, même <strong>de</strong> venir ai<strong>de</strong>r au service<br />

lors <strong>de</strong>s noces <strong>de</strong> Gautier. Entretemps ce <strong>de</strong>rnier a fait revenir incognito ses <strong>de</strong>ux<br />

enfants, âgés <strong>de</strong> douze et huit ans. Il laisse croire qu’il va épouser la jeune <strong>de</strong>moiselle,<br />

jusqu’au moment où il rend publiquement hommage à la patience <strong>de</strong><br />

Grisilidis, la reconnaissant comme son épouse chérie. Il rend les <strong>de</strong>ux enfants à<br />

l’amour <strong>de</strong> leur mère et la fête se conclut par <strong>de</strong>s réjouissances générales. Gautier<br />

et Grisilidis vécurent encore vingt ans et leurs enfants prospérèrent.<br />

Caradoc (ch. 280-285, narrateur =␣ Chevalier errant ; <strong>nouvelle</strong> insérée)<br />

<strong>La</strong> nièce du roi Arthur épousa Caradoc <strong>de</strong> Petite Bretagne. Durant les noces à<br />

Karlion, un enchanteur [Eliavrès] s’éprit <strong>de</strong> la mariée. Par un sortilège, il trompa<br />

Caradoc et passa à sa place la nuit <strong>de</strong> noces avec sa femme. Un fils fut conçu, qui<br />

fut appelé lui aussi Caradoc. Parvenu à l’âge <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir Chevalier, celui-ci fut<br />

invité à la cour d’Arthur. Un homme vint défier l’assemblée en <strong>de</strong>mandant que<br />

l’un <strong>de</strong>s Chevaliers lui coupe la tête, à condition <strong>de</strong> se laisser couper la sienne s’il<br />

revenait un an plus tard. Caradoc coupa la tête <strong>de</strong> l’homme et celui-ci ne manqua<br />

pas <strong>de</strong> se représenter à la cour l’année suivante. L’étranger renonça in extremis à

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