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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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NOTES<br />

LA VOIX DES CONTES<br />

1 Dans Mythe et langage au seizième siècle. Bor<strong>de</strong><strong>aux</strong> : Ducros, 1970, p.␣ 40.<br />

2 Non seulement les contrats ou accords passés entre les sujets et le souverain doivent être respectés,<br />

selon Jean Bodin, mais également la foi donnée <strong>aux</strong> brigands et pirates (Jean BODIN, Les six livres<br />

<strong>de</strong> la République [reprint <strong>de</strong> l’édition Paris : Du Puis, 1583]. Aalen : Scientia, 1961, p.␣ 814). Selon<br />

Bodin, qui voit d’ailleurs dans la parole donnée l’unique obstacle obligatoire <strong>de</strong>vant un monarque<br />

absolu, il n’y a jamais lieu d’hésiter, même quand il s’agit <strong>de</strong> la parole donnée <strong>aux</strong> ennemis <strong>de</strong> la<br />

foi chrétienne. Bodin relate notamment qu’un légat fut dépêché en Hongrie «␣ pour rompre les<br />

traités <strong>de</strong> paix, accordés avec le Turc, à quoy Huniad pere <strong>de</strong> Matthieu Corbin Roy <strong>de</strong> Hongrie resista<br />

fort et ferme : remonstrant les traictés et la foy iuree à conditions fort raisonnables, et auantageuses<br />

<strong>aux</strong> Chrestiens. Neantmoins le Legat luy monstra le <strong>de</strong>cret du Concile [<strong>de</strong> Constance], par lequel<br />

on ne <strong>de</strong>uoit point gar<strong>de</strong>r la foy <strong>aux</strong> ennemis <strong>de</strong> la foy. Surquoy les Hongres s’estans fondés rompirent<br />

la paix. Mais le Roy <strong>de</strong>s Turcs ayant entendu le <strong>de</strong>cret et infraction <strong>de</strong> la paix, leua vne<br />

puissante armee : et <strong>de</strong>puis ne cessa, tant luy, que ses successeurs, <strong>de</strong> croistre en puissance inuincible,<br />

et <strong>de</strong> bastir ce grand empire <strong>de</strong> la ruine <strong>de</strong>s Chrestiens␣ » (ibid., p.␣ 808-809).<br />

3 e 38 maxime <strong>de</strong> l’édition <strong>de</strong> 1678 (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes. [Paris : Imprimerie nationale Éditions,<br />

1998, p.␣ 66).<br />

4 Clau<strong>de</strong>-Gilbert DUBOIS, Mythe et langage…, p.␣ 40.<br />

5 Henri GRIVOIS, «␣ De l’individuel à l’universel : la centralité psychotique␣ », Mécanismes ment<strong>aux</strong>,<br />

mécanismes soci<strong>aux</strong>, sous la direction <strong>de</strong> H.␣ Grivois et J.-P.␣ Dupuy. Paris : <strong>La</strong> découverte, 1995, p.␣ 63.<br />

6 <strong>La</strong> pru<strong>de</strong>nce langagière fait partie <strong>de</strong>s instructions les plus importantes <strong>de</strong>puis les poètes akkadiens.<br />

Le péché le plus évoqué au lit <strong>de</strong> mort dans les incantations Surpu (2e tablette, cf. Géza KOMORÓCZI,<br />

A sumér irodalmi hagyomány [<strong>La</strong> tradition littéraire sumérienne]. Budapest : Magvetô, 1979, p.␣ 241-245)<br />

est le fait <strong>de</strong> dire «␣ non␣ » au lieu <strong>de</strong> «␣ oui␣ » et vice versa, d’avoir «␣ oui␣ » dans la bouche et «␣ non␣ »<br />

dans le cœur, <strong>de</strong> mentir, <strong>de</strong> médire, <strong>de</strong> jurer, et aussi <strong>de</strong> déraisonner, <strong>de</strong> radoter, etc. L’impru<strong>de</strong>nce<br />

verbale est donc considérée comme un péché dont la punition est la colère du dieu et <strong>de</strong> la déesse.<br />

Quant <strong>aux</strong> idées chrétiennes, la base en est Mt. 15,11 : ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui<br />

souille l’homme, mais ce qui en sort.<br />

7 Poètes et romanciers du moyen âge. Paris : Gallimard (Bibliothèque <strong>de</strong> la Pléia<strong>de</strong>), 1992 [1952], p.␣ 683.<br />

<strong>La</strong> version christianisée <strong>de</strong> la recherche du bonheur éternel <strong>de</strong>ssine un mon<strong>de</strong> riche et insouciant,<br />

où révérences, politesses et gracieux parlers accommo<strong>de</strong>nt le visiteur. L’ambiance amicale se trouve<br />

renforcée par un trait singulier appartenant au domaine linguistique : la reine et les siens parlent<br />

«␣ tous les languaiges du mon<strong>de</strong> dès aussi tost qu’ils ont leans esté par l’espace <strong>de</strong> trois cent trente<br />

jours␣ », mais le néophyte, après neuf jours passés dans ce mon<strong>de</strong> heureux, comprend tout, sans<br />

toutefois pouvoir s’exprimer en une autre <strong>langue</strong> que la sienne.<br />

8 À savoir d’avoir <strong>de</strong>meuré, «␣ estant ès vaines plaisances␣ », chez l’ennemie, la reine Sibylle. Un peu<br />

plus loin, allusion claire, le mot «␣ Ennemi␣ », masculin cette fois, est utilisé par <strong>La</strong> Sale comme<br />

l’instigateur <strong>de</strong> la pensée <strong>de</strong> retourner à la grotte.<br />

9 D’avoir finalement accepté l’offre <strong>de</strong> la reine, à savoir <strong>de</strong> s’approcher <strong>de</strong> la dame (sans compagnie !)<br />

la plus à son gré…<br />

10 C’est le hasard : le jeu <strong>de</strong>s vagues qui mène le voyageur sur l’île, ou l’ouï-dire qui suscite la curiosité<br />

du chevalier allemand.<br />

11 Au sommet d’«␣ une très haute montagne␣ », il lie connaissance avec Zui<strong>de</strong>rlink (le vent du Sud) qui<br />

l’emmène dans le pays où l’on ne meurt jamais. <strong>La</strong> grotte (caverne) qui figure au début du texte<br />

reproduit <strong>de</strong> Markale, et où <strong>de</strong>meure la mère <strong>de</strong>s quatre vents, est insignifiante, la preuve <strong>de</strong> la<br />

confusion <strong>de</strong>s motifs est qu’elle <strong>de</strong>vient «␣ une maisonnette␣ » plus tard (Jean MARKALE, Contes <strong>de</strong> la<br />

mort <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> France. Paris : Albin Michel, 1986, p.␣ 311).<br />

12 Ibid., p.␣ 313.<br />

13 Jacques LEVRON, Contes et légen<strong>de</strong>s d’Auvergne. Paris : Nathan, [1953], p.␣ 76.<br />

14 Ils s’en vont <strong>de</strong> leur humble <strong>de</strong>meure après la mort <strong>de</strong> leur (leurs) parent(s). Cette mort est naturelle<br />

et insignifiante dans le déroulement <strong>de</strong> l’histoire. Les héros montent <strong>aux</strong> cieux, trouvant un arbre<br />

<strong>de</strong> vie ou une montagne <strong>de</strong> verre incontournable sur leur chemin, ou ils <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt dans le mon<strong>de</strong><br />

inférieur, comme dans un utérus mystérieux, par un puits ou un tunnel étroits.

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