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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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FLORENCE BOUCHET 19<br />

couper la tête <strong>de</strong> Caradoc et lui révéla qu’il était son vrai père. De retour à Nantes,<br />

Caradoc confia la vérité à son parâtre. Celui-ci fit enfermer sa femme sans réussir<br />

à mettre un terme <strong>aux</strong> visites <strong>de</strong> l’enchanteur auprès <strong>de</strong> la reine. Le jeune Caradoc<br />

prit l’enchanteur sur le fait et le fit châtier. Pour se venger, l’enchanteur suscita<br />

un serpent qui mordit Caradoc et resta accroché à son bras. Guinier, sœur du roi<br />

<strong>de</strong> Cornouailles, éprise <strong>de</strong> Caradoc, apprit la <strong>nouvelle</strong> et décida <strong>de</strong> venir délivrer<br />

son ami <strong>de</strong> la bête maléfique. Mais Caradoc, refusant d’apparaître diminué à son<br />

amie, s’enfuit dans un ermitage où il <strong>de</strong>meura longtemps introuvable. Le roi <strong>de</strong><br />

Cornouailles finit toutefois par le retrouver. <strong>La</strong> mère <strong>de</strong> Caradoc intercéda auprès<br />

<strong>de</strong> l’enchanteur, qui lui confia le moyen <strong>de</strong> rompre le sortilège. Guinier se dévoua<br />

pour le mettre en œuvre : Caradoc fut placé nu dans une cuve pleine <strong>de</strong><br />

vinaigre, Guinier dans une cuve pleine <strong>de</strong> lait. Elle conjura alors le serpent <strong>de</strong><br />

venir lui mordre le sein, bien plus appétissant que le bras <strong>de</strong>sséché <strong>de</strong> son ami. Le<br />

frère <strong>de</strong> Guinier, caché <strong>de</strong>rrière la cuve, délivra sa sœur en tranchant la tête du<br />

serpent, pas assez vite cependant pour l’empêcher <strong>de</strong> mordre le bout du sein <strong>de</strong><br />

Guinier. Après cette épreuve, Caradoc et Guinier se marièrent. Caradoc garda une<br />

séquelle : son bras resta enflé, d’où son surnom <strong>de</strong> «␣ Carados Brebraz␣ ». Il <strong>de</strong>vint<br />

roi <strong>de</strong> Petite Bretagne à la mort <strong>de</strong> son parâtre.<br />

Les trois perroquets (ch. 323-329 ; narrateur =␣ Chevalier errant ; <strong>nouvelle</strong><br />

inci<strong>de</strong>nte)<br />

<strong>La</strong> femme d’un vavasseur âgé chez qui le Chevalier a trouvé hospitalité trompe<br />

son mari, parti en voyage, avec un jeune Chevalier qui est son amant accoutumé.<br />

Ce n’est qu’au matin qu’elle se rappelle l’existence <strong>de</strong>s trois perroquets <strong>de</strong> la<br />

maison, doués <strong>de</strong> parole, et que leur maître a chargés <strong>de</strong> tout surveiller : ils ont<br />

forcément vu ce qui s’est passé durant la nuit et ne manqueront pas d’en référer<br />

au vavasseur dès son retour ! <strong>La</strong> dame, affolée, interroge chacun <strong>de</strong>s perroquets<br />

pour en avoir le cœur net : les <strong>de</strong>ux premiers confirment ses craintes ; elle les tue<br />

pour couper court à leur témoignage (elle accusera le chat du forfait). Le troisième<br />

en sait autant que les précé<strong>de</strong>nts ; mais, instruit par leur sort funeste, il<br />

préfère dire à sa maîtresse qu’il a oublié les événements <strong>de</strong> la nuit. S’étant ainsi<br />

sauvé par ce mensonge, il sauve ensuite l’infidèle en le répétant au vavasseur.<br />

Guillaume <strong>de</strong> Saluces (ch. 335 ; narrateur =␣ Chevalier errant ; <strong>nouvelle</strong> insérée)<br />

Guillaume, fils du marquis Bertrand <strong>de</strong> Saluces, partit en quête d’aventures<br />

chevaleresques. Il secourut le roi <strong>de</strong> Russie lors d’une guerre. Quand il dut quitter<br />

la cour du roi pour regagner ses terres, celui-ci lui donna sa fille en mariage.<br />

Guillaume s’aperçut peu après qu’elle était déjà enceinte d’un autre. Il dissimula<br />

néanmoins sa colère et sa honte et, après la naissance d’un fils que lui seul savait<br />

bâtard, engendra un autre fils à l’accouchement duquel sa femme mourut. Dixsept<br />

ans plus tard, Guillaume trépassa à son tour en formulant un testament bien<br />

ambigu : «␣ il ordonna que son filz feust marquiz␣ ». Les <strong>de</strong>ux fils se disputèrent

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