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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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LE RECUEIL DE NOUVELLES QUÉBECOIS COMME PROTO-GENRE<br />

raires, mais comme du folklore ; ils ne sont reconnus qu’a posteriori grâce <strong>aux</strong><br />

trav<strong>aux</strong> <strong>de</strong>s historiens <strong>de</strong> la littérature, dont l’étu<strong>de</strong> bibliographique d’Aurélien<br />

Boivin sur le conte québécois au XIX e siècle. Publiés dans les journ<strong>aux</strong> et les périodiques,<br />

les contes 2 constituent un corpus important qui <strong>de</strong>meure sous-représenté,<br />

même à l’intérieur du DOLQ. C’est une observation similaire que fait Christian<br />

Bouchard 3 , à la fin <strong>de</strong>s années 1980, lors <strong>de</strong> la publication du cinquième tome <strong>de</strong><br />

ce dictionnaire (qui couvre le début <strong>de</strong>s années 1970). Bouchard constate que le<br />

DOLQ répertorie bien les recueils <strong>de</strong> <strong>nouvelle</strong>s, mais exclut toutes les fictions<br />

narratives brèves publiées dans les journ<strong>aux</strong> et les périodiques, médias qui jouent<br />

pourtant un rôle majeur dans l’évolution littéraire au Québec ; le panorama <strong>de</strong>s<br />

années 1970 en est nécessairement biaisé. Depuis, la reconnaissance <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong><br />

s’est accrue, entre autres par la création <strong>de</strong> revues spécialisées (Stop, XYZ) et<br />

l’institution <strong>de</strong> concours (dont celui <strong>de</strong> la Société Radio-Canada). Ces <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s<br />

historiques, quoiqu’assez éloignées, se ressemblent pourtant par l’insertion<br />

difficile <strong>de</strong> la fiction narrative brève dans la littérature : sa littérarité et son statut<br />

d’œuvre lui sont pour ainsi dire refusés.<br />

Cette situation ne serait pas due, selon Bruno Monfort 4 , <strong>aux</strong> qualités proprement<br />

littéraires, mais davantage au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> publication <strong>de</strong> la fiction narrative<br />

brève (voir fig.␣ 1). Il constate que le roman, <strong>de</strong>puis le milieu du XIX e siècle, bénéficie<br />

d’une adéquation entre, d’une part, son unité textuelle (l’œuvre dans sa<br />

complétu<strong>de</strong>) et, d’autre part, son unité <strong>de</strong> publication, qui correspond au «␣ livre␣<br />

» conventionnel (soit un minimum d’une centaine <strong>de</strong> pages). Par contre, l’unité<br />

textuelle <strong>de</strong> la fiction narrative brève est inférieure à son unité <strong>de</strong> publication<br />

(c’est bizarrement ce qui peut la définir : une <strong>nouvelle</strong> n’est pas un livre).<br />

FIGURE␣ 1:<br />

Unité textuelle / unité <strong>de</strong> publication (B. Monfort)<br />

Roman Fiction narrative brève Recueil <strong>de</strong> f. narr. br.<br />

UT =␣ UP UT

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