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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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470<br />

LA NOUVELLE AFRICAINE FRANCOPHONE ET LES GENRES ORAUX<br />

Cette relation <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> avec les formes littéraires locales reste une constante<br />

<strong>de</strong> l’évolution du genre en Afrique. En mai␣ 1939, Ousmane Socé publiait<br />

dans Paris-Dakar sa <strong>nouvelle</strong> «␣ Sarey-ba␣ » avec comme sous-titre «␣ contes <strong>de</strong>s temps<br />

mo<strong>de</strong>rnes␣ ». Ils sont aujourd’hui légion les nouvellistes qui, à sa suite, et à l’instar<br />

<strong>de</strong> son compatriote Ibrahima Sall, l’auteur <strong>de</strong> Crépuscules invraisemblables, considèrent<br />

la <strong>nouvelle</strong> comme «␣ un conte mo<strong>de</strong>rne␣ », «␣ un conte qui se raconte le<br />

jour␣ ».<br />

Guy Ossito MIDIOHOUAN<br />

Université nationale du Bénin, Cotonou.<br />

NOTES<br />

1 Nous disons cela tout en ayant naturellement à l’esprit que l’art <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s histoires n’est<br />

l’apanage d’aucun continent ni d’aucun peuple.<br />

2 Certains critiques, comme L.␣ S. SENGHOR (cf. Les plus be<strong>aux</strong> écrits <strong>de</strong> l’Union <strong>française</strong> et du Maghreb.<br />

Paris : <strong>La</strong> Colombe, 1947, p.␣ 243) et Mohamadou KANE (cf. Birago Diop. Paris : Présence africaine<br />

[Approches], 1971, p.␣ 13), donnent à cette œuvre <strong>de</strong> Massyla Diop le titre <strong>La</strong> Sénégalaise. Massyla<br />

Diop serait aussi l’auteur d’une «␣ <strong>nouvelle</strong>␣ », Le chemin du salut, restée sous forme <strong>de</strong> manuscrit,<br />

selon Mbelolo YA MPIKU (cf. Le roman sénégalais <strong>de</strong> <strong>langue</strong> <strong>française</strong> : la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation (1920-<br />

1952). Thèse <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Liège, 1968, p.␣ 16) et CORNEVIN (cf. Littératures d’Afrique noire <strong>de</strong><br />

<strong>langue</strong> <strong>française</strong>. Paris : P.U.F., 1976, p.␣ 139), parue dans la Revue <strong>de</strong> l’éducation d’A.O.F. en 1923, selon<br />

Mukala KADIMA-NZUJI (cf. «␣ Aspects <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> dans la littérature francophone d’Afrique noire␣ »,<br />

Culture <strong>française</strong>, n os ␣ 1 et␣ 2, 1981, p.␣ 78). Pierre KLEIN y fait aussi allusion dans sa «␣ présentation␣ »<br />

<strong>de</strong> l’Anthologie <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> sénégalaise (Dakar : N.É.A., 1978, p.␣ 10).<br />

3<br />

Cf. Guy Ossito MIDIOHOUAN, «␣ <strong>La</strong>mine Senghor (1889-1927), précurseur <strong>de</strong> la prose nationaliste<br />

négro-africaine␣ », Les <strong>nouvelle</strong>s rationalités africaines, vol. 3, n°␣ 12, juillet-octobre 1988, p.␣ 493-515.<br />

4<br />

Mukala KADIMA-NZUJI, «␣ Aspects <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong>…␣ », p.␣ 83.<br />

5<br />

Jean Mayer cité par Mohamadou KANE dans «␣ Les formes traditionnelles du roman africain␣ », Revue<br />

<strong>de</strong> littérature comparée, n os␣ 3-4, juillet-décembre 1974, p.␣ 536-568.<br />

6<br />

Cf. Mukala KADIMA-NZUJI, <strong>La</strong> littérature zaïroise <strong>de</strong> <strong>langue</strong> <strong>française</strong>. Paris : Karthala-ACCT, 1984, p.␣ 176-<br />

177.<br />

7<br />

Ibid., p.␣ 187.<br />

8<br />

Il semble que cela s’explique par leur qualité médiocre. «␣ Les prix décernés, écrit Mukala KADIMA-<br />

NZUJI, apparaissent donc comme <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> complaisance visant à encourager les “apprentis-écrivains”<br />

plutôt qu’à consacrer <strong>de</strong>s talents longtemps éprouvés, ou à révéler <strong>de</strong>s œuvres et <strong>de</strong>s auteurs<br />

d’une réelle valeur. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cet intérêt sociologique qu’ils présentent, les concours n’ont guère<br />

apporté d’œuvres majeures empreintes du sceau <strong>de</strong> l’authenticité <strong>de</strong> leurs auteurs. Qui veut parler<br />

<strong>de</strong>s manuscrits primés à ces concours du point <strong>de</strong> vue littéraire se trouve <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s œuvres mortes<br />

à peine nées, oubliées à peine écrites␣ » (Ibid., p.␣ 191-192).<br />

9<br />

À propos <strong>de</strong>s Aventures <strong>de</strong> Mobaron, Mukala KADIMA-NZUJI écrit qu’il s’agit «␣ à tout point <strong>de</strong> vue<br />

[d’]une œuvre mineure, inachevée, n’ayant pas d’existence littéraire véritable␣ » (Cf. <strong>La</strong> littérature<br />

zaïroise <strong>de</strong> <strong>langue</strong> <strong>française</strong>, p.␣ 167).<br />

10<br />

Jacques Mariel NZOUANKEU, «␣ Réflexions sur la technique <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong>␣ », in Abbia, n os ␣ 14-15, juilletdécembre<br />

1966, p.␣ 263.<br />

11<br />

Cf. les trav<strong>aux</strong> <strong>de</strong> Jean Derive sur l’actualité <strong>de</strong> la littérature orale, ou plutôt sur ce que je préfère<br />

appeler la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> la littérature orale.<br />

12<br />

Mohamadou KANE, Essai sur les contes d’Amadou Koumba. Abidjan-Dakar-Lomé : N.É.A., 1981, p.␣ 104-<br />

105.

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