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La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

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RENÉ GODENNE 499<br />

recherche d’unité et <strong>de</strong> continuité). Comme si, une fois <strong>de</strong> plus, la <strong>nouvelle</strong> était un<br />

genre honteux. Ne faut-il pas, au contraire, en affirmer clairement la spécificité :<br />

discontinuité, diversité, ruptures et contrastes ? (15␣ décembre 1985).<br />

(Lettre inédite <strong>de</strong> C.␣ Puja<strong>de</strong>-Renaud.)<br />

L’avenir nous apprendra si le roman par <strong>nouvelle</strong>s est <strong>de</strong>venu un archétype.<br />

DU RECUEIL SELON QUELQUES NOUVELLISTES CONTEMPORAINS<br />

René GODENNE<br />

Liège, avril␣ 1997<br />

A.␣ Nadaud (auteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux recueils, dont Voyage au pays <strong>de</strong>s bords du gouffre,<br />

<strong>nouvelle</strong>s, 1986).<br />

Cette pré-publication en revues est-elle un pis-aller pour vous ou bien est-elle plus importante<br />

?<br />

Elle est capitale. D’une part, elle donne l’occasion <strong>de</strong> travailler le texte plusieurs fois<br />

et donc d’en circonvenir les faiblesses ; d’autre part, cela permet <strong>de</strong> respirer un peu. Il<br />

y a quelque chose d’asphyxiant à écrire <strong>de</strong>s <strong>nouvelle</strong>s à la suite ; la publication en<br />

revues offre une ouverture, met chaque texte à l’épreuve <strong>de</strong> la page imprimée.<br />

N’est-ce pas contradictoire, pourtant, cette pré-publication et ce que vous dites dans Voyage :<br />

que les <strong>nouvelle</strong>s vont ensemble, qu’elles composent un tout, et doivent être lues les unes en<br />

fonction <strong>de</strong>s autres ?<br />

L’impression <strong>de</strong> totalité qui est donnée par un recueil vient <strong>de</strong> la cohérence interne<br />

<strong>de</strong> l’imaginaire. Grâce à cette mise en relief <strong>de</strong>s <strong>nouvelle</strong>s les unes par rapport <strong>aux</strong><br />

autres, peuvent être repérés <strong>de</strong>s thèmes, peut se dégager un climat. Dans Voyage, ce<br />

qui peut faire l’unité <strong>de</strong> toutes ces <strong>nouvelle</strong>s, c’est que chacun s’emploie à prendre le<br />

contre-pied d’un certain nombre d’idées reçues. <strong>La</strong> terre est ron<strong>de</strong>, croit-on ? Qu’en<br />

pouvait-il être pour un Grec du VI e siècle avant␣ J.-C., qui, lui, la croyait plate ? Quelle<br />

impression physique était-il susceptible d’éprouver à se pencher sur son extrême<br />

rebord ? Toutes ces <strong>nouvelle</strong>s procè<strong>de</strong>nt d’un paradoxe, et l’aspect fantastique qu’elles<br />

ont parfois découle <strong>de</strong> là.<br />

Ainsi ne peut-on pas se lever un matin et prendre la décision d’écrire un recueil <strong>de</strong><br />

<strong>nouvelle</strong>s. Le surgissement <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> en soi est quelque chose qui ne se comman<strong>de</strong><br />

pas. À l’inverse du roman peut-être…<br />

(Brèves, n°␣ 26, été 1987.)<br />

A.␣ Berthiaume (auteur <strong>de</strong> quatre recueils, dont Presqu’île dans les villes, 1991).<br />

Faut-il déplorer une lecture qui recherche à tout prix une unité <strong>de</strong> surface dans un<br />

recueil, qui considère celui-ci <strong>de</strong> la même manière qu’un roman, comme une suite

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