La nouvelle de langue française, aux frontières des ... - L'esprit Livre

RENÉ GODENNE 501
D.␣ Daeninckx (auteur de six recueils, dont Main courante, récits, 1994).
Le facteur fatal, recueil de nouvelles, a été présenté comme un roman. Pourquoi ?
D.D. : Le facteur fatal [1990] n’est pas un recueil même si ce n’est pas tout à fait un
roman. Il s’agit en fait de la biographie de l’inspecteur Cadin. La bio d’un personnage
de roman ! Ce n’est pas non plus un «␣ roman par nouvelles␣ », mais plutôt des fragments,
une vie brisée. Alors on met «␣ roman␣ ».
BIBLIOGRAPHIE
(Harfang, n°␣ 8, hiver 1994-1995.)
1. F.␣ Ricard, «␣ Le recueil␣ ». Études françaises ; 1978, 1-2, p.␣ 114-115.
2. R.␣ Godenne, «␣ Le recueil de nouvelles␣ ». Nouvelles nouvelles, 43 écrivains manifestent pour la nouvelle,
février␣ 1988 (repris in Études sur la nouvelle de langue française. Paris : Champion, 1993, p.␣ 153-156).
3. C.␣ Congiu, «␣ Le recueil de nouvelles, tout un art␣ ». Taille réelle ; 1991, n°␣ 10, pp. 48-50.
4. M.␣ Viegnes, «␣ Les titres des recueils␣ ». L’esthétique de la nouvelle française au vingtième siècle. New York :
Peter Lang, 1989, p.␣ 49-57.
5. J.-P.␣ Boucher, Le recueil de nouvelles, études sur un genre dit mineur. Montréal : Fidès, 1992 (exemples
québécois uniquement).
6. M.␣ Jeay, Donner la parole. L’histoire-cadre dans les recueils de nouvelles des XV e -XVI e siècles. Montréal :
Cérès, 1993.
7. J.-Ch. Duchon-Doris, «␣ Le recueil, genre littéraire à part entière␣ ». La nouvelle c’est l’urgence, Revue
des deux mondes, juillet-août 1994, p.␣ 150-157.
8. M.␣ Jeay, «␣ Esthétique de la nouvelle et principe de la mise en recueil au Moyen Âge et au XVI e siècle␣ ».
La nouvelle de langue française aux frontières des autres genres, du Moyen Âge à nos jours. I.␣ Actes du
colloque de Metz, juin␣ 1996. Ottignies : Quorum, 1997, p.␣ 63-76.
NOTES
1 Dépouillement arrêté le 6␣ novembre 1997.
2 Sur ces questions de terminologie, qui ne seront pas abordées ici, je renvoie à mon étude La nouvelle
(Paris : Champion, 1995).
3 Le cadre est omniprésent dans un grand nombre de recueils du XIX e siècle, mais appliqué à un seul
texte. Tout le monde a en tête l’un ou l’autre exemple tiré de Maupassant (voir La nouvelle, p.␣ 59-
61). Ce cadre en réduction est la clé de voûte de la démarche du nouvelliste-conteur du XIX e siècle
et devient, au fil des ans, un archétype.
4 De la même façon, les nouvellistes recourent de moins en moins à la formule du cadre en réduction.
5 Sous le titre Hexaméron paraît, en 1990, un collectif de non-nouvellistes (D. Roche, J.␣ Roubaud,
N.␣ Michel…). «␣ Ce récit, par des voies différentes, de six journées de création littéraire␣ » ne regarde
pas notre propos (je passe sur l’illisibilité des textes). Quelle ironie (ou quelle prétention) de voir
ces gens se référer à une tradition qui ne les concerne pas !
6 Voir mon article «␣ Vercors nouvelliste␣ », Vercors (Jean Bruller) et son œuvre, textes réunis par G.␣ CESBRON
et G.␣ JACQUIN. Paris ; Montréal ; Turin : L’Harmattan, 1999, p.␣ 237-252.
7 Voir encore Nouvelles de l’estaminet (1936) de R.␣ Jouglet, Au pigeon blanc, y’avait un’bell’fille (quatre
histoires d’espions) (1941) de H.␣ Danguy, Contes de Madame (1946) de P.␣ Gordeaux, Bleu R.A.F., sept
contes de la Royale Air Force (1951) d’A. Max, Histoires du café maure (1952) d’E. Gaudissart, Contes
de la bonne auberge (1955) de J.␣ Guillemard, Contes pour buveurs attardés (1966) de M.␣ Tremblay,
Zouchy et quelques autres histoires (1989) d’Y. Hamburger. La présence des termes de «␣ conte␣ » ou
d’«␣ histoire␣ » indique assez le caractère anecdotique des textes, ce qui confirme d’autre manière ce