Amtliches Bulletin der Bundesversammlung Bulletin officiel de l ...
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10. Juni 1997 N 1105 Geschäftsbericht <strong>de</strong>s Bun<strong>de</strong>srates<br />
En ce qui concerne l’Afrique, est-ce que oui ou non la politique<br />
africaine du Conseil fédéral est une catastrophe? Radio<br />
Hiron<strong>de</strong>lle qui a travaillé proche <strong>de</strong>s génocidaires au Rwanda<br />
et qui a été financée pour 2,5 millions <strong>de</strong> francs au moyen <strong>de</strong><br />
crédits <strong>de</strong> la coopération technique a-t-elle émis <strong>de</strong> Bukavu,<br />
oui ou non? Est-ce que l’ambassa<strong>de</strong> suisse au Cameroun, un<br />
<strong>de</strong>s pays les plus importants d’Afrique, a été fermée? Est-ce<br />
que c’est vrai ou non? Est-ce que c’est <strong>de</strong>s erreurs ou est-ce<br />
que ce sont <strong>de</strong>s faits?<br />
Si ce sont <strong>de</strong>s faits, je prie M. Cotti, conseiller fédéral, <strong>de</strong> bien<br />
vouloir répondre et M. Mühlemann <strong>de</strong> revenir sur ses erreurs<br />
à lui.<br />
Cotti Flavio, conseiller fédéral: Il s’agit ici <strong>de</strong> donner réponse<br />
à quelques questions, mais pas un aperçu global sur la politique<br />
étrangère <strong>de</strong> l’année passée.<br />
C’est ainsi que je commencerai avec l’intervention <strong>de</strong><br />
M. Banga, qui a abordé un sujet qui est aujourd’hui au centre<br />
<strong>de</strong> l’attention publique, y compris dans notre pays, c’est-à-dire<br />
le futur euro. Je dois dire d’emblée que je ne suis pas ici pour<br />
indiquer quelle stratégie s’élabore à la Banque nationale. Je<br />
ferai part aux membres <strong>de</strong> la Délégation économique du Conseil<br />
fédéral <strong>de</strong>s recommandations que vous avez faites. J’ai<br />
aussi pris note <strong>de</strong> cette incitation à trouver une voie pour appuyer<br />
délibérément le franc suisse à la future évolution monétaire<br />
européenne.<br />
Je ne crois pas que ce soit ici le moment <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> cette<br />
situation dans les détails. Au contraire, permettez-moi <strong>de</strong>ux<br />
ou trois observations concernant ce projet essentiel, quelle<br />
que soit la direction qu’il prendra – et les conséquences pourraient<br />
être très différentes selon la direction choisie – et quel<br />
que puisse être son impact sur notre réalité nationale.<br />
Je reste absolument convaincu que le projet <strong>de</strong> l’euro est un<br />
pas central <strong>de</strong> la construction européenne. Qu’on le veuille<br />
ou non, après les nombreuses étapes <strong>de</strong>s décennies passées,<br />
la monnaie commune sera, si l’Europe y réussit, un pas<br />
irréversible sur la voie <strong>de</strong> la construction européenne. Je suis<br />
certain que <strong>de</strong>s pays liés par une monnaie commune auront<br />
établi certains liens <strong>de</strong> fond. Le retour en arrière <strong>de</strong>viendrait<br />
pratiquement impossible.<br />
C’est là l’importance politique <strong>de</strong> l’euro. Je tiens à souligner<br />
cette importance politique: bien qu’il reste toute une série <strong>de</strong><br />
mesures à prendre pour parvenir à un système économiquement<br />
et monétairement efficace, il n’y a pas <strong>de</strong> doute que la<br />
finalité essentielle est politique. On se retrouve dans l’esprit<br />
et la philosophie <strong>de</strong> l’Union européenne, qui a été voulue,<br />
surtout au début, et qui continue d’être voulue pour <strong>de</strong>s raisons<br />
politiques.<br />
Maintenant, quelle sera la structure <strong>de</strong> l’euro, avec quelle rigueur<br />
seront appliqués les critères <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong> Maastricht?<br />
Malgré toutes les prévisions, Monsieur Banga, vous<br />
pouvez lire chaque jour dans les journaux que personne n’est<br />
à même aujourd’hui <strong>de</strong> donner une réponse à la question: se<br />
tiendra-t-on <strong>de</strong> manière rigoureuse à ces critères? Sera-t-on<br />
plus ou moins élastique dans l’application <strong>de</strong> ces critères?<br />
Avant tout, il n’est pas très aisé <strong>de</strong> définir ce qu’est une application<br />
absolument rigoureuse, vu que ces critères s’appliquent<br />
généralement à la politique financière, au budget d’un<br />
pays. Or, nous savons qu’à l’intérieur <strong>de</strong>s budgets, <strong>de</strong>s manoeuvres<br />
comptables sont possibles pour permettre <strong>de</strong> modifier<br />
cette position d’une manière ou d’une autre. Je ne voudrais<br />
pas faire ici une prévision absolue, mais nous savons<br />
que certains secteurs tiennent à une application systématique.<br />
D’autres secteurs, industriels notamment, <strong>de</strong> plusieurs<br />
pays importants estiment au contraire, peut-être compte tenu<br />
<strong>de</strong> la future relation euro/dollar, qu’une certaine flexibilité <strong>de</strong>vra<br />
s’imposer. Je partage votre avis, Monsieur Banga: si les<br />
critères n’étaient pas appliqués <strong>de</strong> manière rigoureuse, le<br />
très net danger que le franc suisse subisse une hausse ultérieure<br />
se présentera à notre pays.<br />
Je voudrais terminer en répétant ma conviction européenne:<br />
l’euro, quelle que soit la manière dont il sera réalisé, aura une<br />
influence capitale sur la réalité monétaire, mais aussi financière<br />
et économique <strong>de</strong> notre pays. La Suisse vivra là une démonstration<br />
ultérieure d’une thèse que je répète <strong>de</strong>puis long-<br />
<strong>Amtliches</strong> <strong>Bulletin</strong> <strong><strong>de</strong>r</strong> <strong>Bun<strong>de</strong>sversammlung</strong><br />
temps. Combien <strong>de</strong> décisions, aujourd’hui, parmi celles prises<br />
ailleurs vont influencer sa politique intérieure? Parfois,<br />
j’ai l’impression qu’on s’approche <strong>de</strong> ce fait fondamental pour<br />
nous les prochaines années, un peu comme la souris par<br />
rapport au serpent: on assiste, on ne peut rien dire, mais on<br />
subira largement l’influence <strong>de</strong> ce qui sera décidé.<br />
J’ai maintenant quelques mots à dire, en particulier à<br />
M. Vollmer qui a posé <strong>de</strong>s questions concernant les rapports<br />
avec l’Europe <strong>de</strong> l’Est. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que la conception du Conseil<br />
fédéral <strong>de</strong>vrait être revue, car ce serait vain <strong>de</strong> vouloir se<br />
concentrer sur certains pays. Il est utile que la Suisse soit,<br />
d’une certaine manière, présente dans le plus grand nombre<br />
<strong>de</strong> pays possible. C’est la même problématique qui se pose<br />
pour l’Afrique, le Caucase. Le problème est que la Suisse ne<br />
peut pas être présente partout. Vous l’avez dit d’ailleurs,<br />
Monsieur Ziegler. Il faut établir <strong>de</strong>s priorités. En Europe<br />
orientale, vu les sommes très mo<strong>de</strong>stes à disposition – pour<br />
l’ai<strong>de</strong> technique nous disposons <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong><br />
francs –, la concentration s’impose absolument. Ainsi, nous<br />
avons établi certains points <strong>de</strong> concentration, tel l’Albanie.<br />
J’ai dû signaler ce matin qu’après les élections en Albanie,<br />
on <strong>de</strong>vra pouvoir évaluer s’il sera nécessaire <strong>de</strong> modifier ce<br />
choix prioritaire en fonction <strong>de</strong> la conditionnalité que vous<br />
avez votée au Parlement.<br />
Concernant la participation du Parlement à la politique étrangère,<br />
Monsieur Vollmer, je souligne – et je me permets <strong>de</strong> le<br />
dire très ouvertement en présence du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />
du Conseil national – que je suis <strong>de</strong>puis toujours un<br />
partisan du dialogue le plus confiant et le plus approfondi<br />
possible avec la Commission <strong>de</strong> politique extérieure et le<br />
Parlement. Sans ce dialogue, il n’y a pas <strong>de</strong> politique extérieure<br />
dans ce pays. Et je crois pouvoir dire, après quatre ans<br />
d’expérience, que ce dialogue se développe <strong>de</strong> manière extrêmement<br />
utile, efficace, et que très souvent, du côté <strong>de</strong> la<br />
commission, <strong>de</strong>s idées nous sont transmises, qui nous sont<br />
particulièrement utiles. Je tiens à souligner que ces très utiles<br />
synergies ne dépen<strong>de</strong>nt pas d’une vision légaliste –<br />
article 47bis a, etc. –, mais dépen<strong>de</strong>nt – les membres <strong>de</strong> la<br />
Commission <strong>de</strong> politique extérieure le savent – d’une nécessité<br />
effective pour le pays. Nous voulons continuer sur cette<br />
voie.<br />
Est-ce qu’une finalisation institutionnelle doit être faite? Là, je<br />
dois dire à M. Vollmer que je ne partage pas entièrement son<br />
avis. L’expression positive qu’il a émise doit pouvoir continuer<br />
sur la base qui est la nôtre actuellement, en gardant <strong>de</strong><br />
manière très claire l’essentiel <strong>de</strong>s compétences. Le Gouvernement<br />
n’y verrait guère d’autres possibilités. Mais le discours<br />
est ouvert, et le rapport du Conseil fédéral, tel que présenté<br />
récemment, ce rapport est issu <strong>de</strong> l’ensemble du Conseil<br />
fédéral et pas seulement <strong>de</strong> l’un ou <strong>de</strong> l’autre <strong>de</strong>s départements.<br />
Madame Bäumlin, vous avez abordé le problème <strong>de</strong> la planification,<br />
du suivi du rapport <strong>de</strong> politique extérieure. Il va <strong>de</strong> soi<br />
que ce rapport, présenté en 1993, <strong>de</strong>vra un jour avoir un<br />
suivi, être réadapté aux nouvelles réalités. Je peux tout <strong>de</strong><br />
même dire, et je le fais avec beaucoup <strong>de</strong> satisfaction, que<br />
ce rapport reste pour nous, aujourd’hui, l’élément fondamental<br />
<strong>de</strong> conduite <strong>de</strong> notre politique extérieure. Si j’ouvre, et je<br />
le fais tellement souvent, ce rapport, je m’y retrouve comme<br />
je m’y retrouvais lorsque nous l’avons présenté, tout au début<br />
<strong>de</strong> mon activité au DFAE, en 1993. Donc, le rapport reste <strong>de</strong><br />
très haute actualité, mais je partage votre avis que le jour<br />
viendra où il faudra le repenser. En effet, vers la fin <strong>de</strong> cette<br />
législature, un travail <strong>de</strong> réflexion <strong>de</strong>vra être commencé.<br />
Mais le rapport présentant quelques principes fondamentaux,<br />
l’actualité <strong>de</strong> ces principes restera – je suis tenté <strong>de</strong> dire<br />
hélas – tout à fait au centre <strong>de</strong> notre attention, car les problèmes<br />
du mon<strong>de</strong> ne vont pas perdre leur intensité dramatique.<br />
Vous avez, Madame Bäumlin, parlé <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s femmes<br />
en politique extérieure. Je pourrais vous informer dans<br />
les détails <strong>de</strong> tout ce qui, dans mon département, et non seulement<br />
au niveau <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> collaboration au développement,<br />
est fait à ce sujet. Nous avons dû constater un très<br />
grave retard, même au niveau <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s femmes<br />
dans les secteurs <strong>de</strong> direction du département. Nous avons