Amtliches Bulletin der Bundesversammlung Bulletin officiel de l ...
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12. Juni 1997 N 1163 Parlamentarische Initiative (sozial<strong>de</strong>mokratische Fraktion)<br />
Le PSS ne veut pas que les Chambres puissent dicter à la<br />
BNS sa politique monétaire ni sa politique <strong>de</strong> <strong>de</strong>vises. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
par contre qu’elle soit tenue <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s comptes<br />
en proposant à la classe politique <strong>de</strong> discuter l’évaluation et<br />
l’optimalisation <strong>de</strong> ses objectifs.<br />
Cela pourra se faire sous la forme d’un rapport écrit dont <strong>de</strong>vra<br />
débattre les Commissions <strong>de</strong> l’économie et <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances<br />
(CER). Ces commissions <strong>de</strong>vraient avoir la possibilité<br />
d’entendre la Direction générale (les commissions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
Chambres seront conviées à ces auditions).<br />
12. Obligation <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s comptes et indépendance institutionnelle<br />
L’initiative parlementaire du groupe socialiste propose que la<br />
Direction générale <strong>de</strong> la BNS ait l’obligation <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />
comptes aux Chambres et au public. Cette obligation <strong>de</strong>vra<br />
assurer la transparence <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> la Banque nationale<br />
et permettre aux groupements intéressés <strong>de</strong> donner leur<br />
avis sur le problème <strong>de</strong> l’optimalisation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la politique<br />
économique du pays.<br />
Il ne s’agit pas <strong>de</strong> toucher à l’indépendance institutionnelle <strong>de</strong><br />
la banque d’émission, indépendance dont les limites ont été<br />
atteintes. Cette indépendance ne dispense pas la BNS <strong>de</strong><br />
rendre <strong>de</strong>s comptes et ne l’autorise pas à empêcher le discours<br />
politique. L’obligation, pour la BNS, <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />
comptes et son indépendance institutionnelle ne sont pas<br />
contradictoires; elles sont l’expression <strong>de</strong> l’équilibre qui doit<br />
exister entre l’intérêt public et l’autonomie d’action <strong>de</strong> la BNS.<br />
13. Redéfinir la fonction du Conseil <strong>de</strong> banque <strong>de</strong> la BNS<br />
Les fonctions du Conseil <strong>de</strong> banque et du Comité <strong>de</strong> banque<br />
<strong>de</strong> la BNS constituent un problème particulier.<br />
Les membres du Conseil <strong>de</strong> banque sont choisis aujourd’hui<br />
selon le critère <strong>de</strong> la notabilité, et non en fonction <strong>de</strong> leurs<br />
compétences économiques. De l’avis même <strong>de</strong> plusieurs<br />
membres, le Conseil <strong>de</strong> banque fonctionne comme un cénacle<br />
<strong>de</strong> notables où la discussion politique est absente.<br />
Au moment <strong>de</strong> réviser la loi, il faudra réexaminer la composition<br />
du Conseil <strong>de</strong> banque. Si l’on veut que la discussion politique<br />
puisse avoir lieu (ce qui est souhaitable, vu les divergences<br />
<strong>de</strong> vues et <strong>de</strong> priorités), il faudra nommer <strong>de</strong>s hommes<br />
ou <strong>de</strong>s femmes politiques et <strong>de</strong>s responsables d’association<br />
encore en fonction. Les sièges au Conseil <strong>de</strong> banque<br />
<strong>de</strong> la BNS ne <strong>de</strong>vraient plus être attribués, à titre <strong>de</strong> récompense,<br />
aux personnes qui se sont retirées <strong>de</strong> la vie politique.<br />
Le Conseil <strong>de</strong> banque <strong>de</strong>vra être investi d’un mandat <strong>de</strong> prestation<br />
qui énoncera clairement ses fonctions et qui définira<br />
plus clairement qu’aujourd’hui sa responsabilité envers le public<br />
et envers les organisations pourvoyeuses <strong>de</strong> membres.<br />
L’obligation, faite à la BNS, <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s comptes comprendra<br />
également cette obligation pour le Conseil <strong>de</strong> banque et<br />
pour le Comité <strong>de</strong> banque.<br />
Considérations <strong>de</strong> la commission<br />
1. Etat <strong>de</strong>s travaux sur le même objet dans l’Assemblée fédérale<br />
Le 21 mars 1991, M. Feigenwinter, conseiller national, avait<br />
déposé une motion <strong>de</strong>mandant que les objectifs et les plans<br />
<strong>de</strong> la Banque nationale soient rendus publics (91.3093).<br />
Cette motion avait la teneur suivante:<br />
«Le Conseil fédéral est chargé <strong>de</strong> compléter l’article 16 <strong>de</strong> la<br />
loi sur la Banque nationale par les <strong>de</strong>ux alinéas suivants:<br />
– La Banque nationale publie chaque année ses considérations<br />
sur l’inflation, le taux <strong>de</strong> change, l’emploi et la croissance<br />
économique.<br />
– La Banque nationale rend compte au Parlement <strong>de</strong>ux fois<br />
par année <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s plans en matière <strong>de</strong> politique<br />
monétaire.»<br />
La motion a été classée <strong>de</strong>ux ans plus tard, parce que son<br />
auteur ne siégeait plus au Conseil national et qu’aucun autre<br />
député ne l’a reprise à son compte.<br />
2. L’Etat <strong>de</strong>s travaux sur le même objet dans l’administration<br />
Le chef du Département fédéral <strong>de</strong>s finances, dans une lettre<br />
du 6 janvier 1997, rend compte <strong>de</strong> la situation dans les termes<br />
suivants:<br />
«La Banque nationale suisse rend compte <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong><br />
la politique monétaire au Conseil fédéral. Elle soumet à ce<br />
<strong>Amtliches</strong> <strong>Bulletin</strong> <strong><strong>de</strong>r</strong> <strong>Bun<strong>de</strong>sversammlung</strong><br />
<strong><strong>de</strong>r</strong>nier pour approbation son rapport <strong>de</strong> gestion et ses<br />
compte annuels. En vertu <strong>de</strong> la loi, le Conseil fédéral et la Direction<br />
générale <strong>de</strong> la BNS doivent se consulter avant toute<br />
décision importante en matière <strong>de</strong> politique monétaire et conjoncturelle.<br />
Ces concertations ont lieu plusieurs fois par an.<br />
En outre, la Banque nationale s’entend avec le Conseil fédéral<br />
avant <strong>de</strong> publier ses intentions en matière <strong>de</strong> politique monétaire<br />
pour l’année suivante. Mais la Banque nationale<br />
suisse est aussi tout à fait disposée à fournir régulièrement<br />
au Parlement <strong>de</strong>s explications sur sa politique monétaire, par<br />
exemple au cours <strong>de</strong> sessions communes <strong>de</strong> la CER <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux Chambres. Cette mesure n’implique aucune modification<br />
<strong>de</strong> la loi fédérale sur la Banque nationale.<br />
Le Conseil et le Comité <strong>de</strong> banque surveillent l’activité <strong>de</strong> la<br />
Banque nationale sur le plan administratif. Les membres <strong>de</strong><br />
ces organes sont aussi informés à intervalles réguliers sur la<br />
situation économique et la politique monétaire. Si l’on excepte<br />
la compétence dont dispose le Comité <strong>de</strong> banque <strong>de</strong><br />
donner un avis d’expert pour la détermination du taux d’escompte<br />
et du taux lombard, le Conseil <strong>de</strong> banque et le Comité<br />
<strong>de</strong> banque n’ont aucun pouvoir dans le domaine <strong>de</strong> la politique<br />
monétaire et <strong>de</strong> change. Une redéfinition du mandat <strong>de</strong><br />
prestations, <strong>de</strong> la composition et <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> nomination<br />
du Conseil <strong>de</strong> banque supposerait à mon avis que l’ensemble<br />
<strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong> la Banque nationale suisse soit<br />
réexaminé. Un tel réexamen est prévu dans le cadre <strong>de</strong><br />
l’adaptation <strong>de</strong> la loi fédérale sur la Banque nationale, qui<br />
s’avéra nécessaire à la suite <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong>s dispositions<br />
monétaires <strong>de</strong> la Constitution fédérale. Il me semble qu’il serait<br />
inopportun d’intégrer cet objectif dans la procédure accélérée<br />
<strong>de</strong> révision partielle <strong>de</strong> la loi fédérale sur la Banque nationale<br />
(cf. ma lettre du 27 novembre 1996).»<br />
3. Délibérations <strong>de</strong> la commission<br />
Au cours <strong>de</strong> la séance du 7 janvier 1997, M. Strahm, conseiller<br />
national, représentant <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> l’initiative, a expliqué<br />
qu’il n’est pas prévu que le Parlement puisse exercer<br />
une influence sur les instruments <strong>de</strong> la politique monétaire et<br />
financière. La Banque centrale <strong>de</strong>s Etats-Unis elle-même, la<br />
Fed, est tenue <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> sa politique tous les six<br />
mois. Conformément à la loi Humphrey-Hawkins, elle doit<br />
mener une politique monétaire opportune et tenir compte non<br />
seulement <strong>de</strong>s objectifs visés par les responsables <strong>de</strong> la politique<br />
économique, mais aussi du PIB, <strong>de</strong>s prix, du taux <strong>de</strong><br />
chômage et <strong>de</strong> la politique budgétaire.<br />
En vertu <strong>de</strong> l’article 2 <strong>de</strong> la loi sur la Banque nationale, celleci<br />
doit pratiquer une politique <strong>de</strong> change et une politique monétaire<br />
servant les intérêts généraux du pays. Ce qui signifie,<br />
conformément aux articles sur l’économie <strong>de</strong> la constitution,<br />
assurer l’équilibre <strong>de</strong> l’évolution conjoncturelle, lutter contre<br />
le renchérissement et contre le chômage, tenir compte <strong>de</strong> la<br />
politique régionale.<br />
Or, souligne M. Strahm, <strong>de</strong>puis 1988 en particulier, la BNS<br />
n’a fait que lutter contre le renchérissement. Le contrôle <strong>de</strong> la<br />
masse monétaire était l’unique objectif visé. Ce n’est qu’en<br />
mai 1996 que les objectifs ont été redéfinis. Si le Parlement<br />
avait eu voix au chapitre, et s’il avait pu rappeler la nécessité<br />
<strong>de</strong> respecter le quadruple objectif fixé par la constitution, <strong>de</strong><br />
nombreux emplois auraient pu être sauvés. Mais le dialogue<br />
entre la Direction générale <strong>de</strong> la BNS et le pouvoir exécutif<br />
n’a jamais impliqué le Parlement. Ce sont pourtant ceux <strong>de</strong>s<br />
parlementaires qui s’occupent d’économie qui assument la<br />
responsabilité politique <strong>de</strong> l’évolution conjoncturelle. Il doit<br />
donc être garanti qu’à l’avenir <strong>de</strong>s débats structurés sur la<br />
politique économique aient lieu régulièrement, et que les résultats<br />
<strong>de</strong> ces débats soient pris en compte par la Banque nationale.<br />
Il est en effet prouvé que plus une banque centrale<br />
est fermement ancrée dans le processus politique, plus les<br />
coûts <strong>de</strong> lutte contre l’inflation sont élevés.<br />
Ces <strong><strong>de</strong>r</strong>nières années, la BNS aurait ainsi fonctionné sans<br />
contrôle politique, et sans être véritablement ancrée dans le<br />
système politique. Il ne faut rien attendre non plus du Conseil<br />
<strong>de</strong> banque, une assemblée surdimensionnée <strong>de</strong> béni-oui-oui,<br />
dont il conviendrait <strong>de</strong> réexaminer le mandat <strong>de</strong> prestations.<br />
Au cours <strong>de</strong> la discussion, <strong>de</strong>s voix se sont élevées pour dénoncer<br />
une certaine contradiction <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la motion: