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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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D’autre part, ces deux groupes tendent parfois à se confondre dans l’entre-deux guerres : de<br />

nombreux conseillers d’orientation professionnelle réalisent, parallèlement aux évaluations<br />

menées dans le cadre scolaire, <strong>des</strong> opérations de recrutement ou d’évaluation de travailleurs<br />

en entreprise. Enfin, les cursus universitaires conduisant aux deux professions sont<br />

identiques : il s’agit dans les deux cas de l’INOP, de la section de psychologie appliquée de<br />

l’Institut de Psychologie ou du CNAM.<br />

1. Les premières formations : une marginalité assumée ?<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

Le visage actuel de la psychologie française nous fait parfois oublier que ce n’est pas<br />

d’abord dans le champ de la santé et de la pathologie, mais celui de l’orientation<br />

professionnelle et du travail qu’ont été réalisées les premières applications<br />

« professionnelles » de la psychologie. Il faut pour cela se replacer dans le contexte de la<br />

psychologie de la première moitié du XX e siècle, principalement expérimentale, et sûre de la<br />

validité de ses métho<strong>des</strong> scientifiques. Au premier rang de ces métho<strong>des</strong> se situent les tests.<br />

Ceux-ci ne visent pas seulement à détecter – encore moins à traiter – <strong>des</strong> situations<br />

pathologiques, mais davantage à veiller à l’adaptation « normale » <strong>des</strong> individus à la société,<br />

en fonction de leurs aptitu<strong>des</strong>. Les premières formations de psychologues professionnels<br />

portent la marque de cette conception scientiste. Entre 1921 et 1928, trois établissements de<br />

formation de psychologues « professionnels » voient le jour : l’Institut de Psychologie (1921),<br />

L’Institut National d’Orientation Professionnelle (1928) et la chaire de Physiologie du travail<br />

du Conservatoire <strong>des</strong> Arts et Métiers (1928). Ces trois établissements formeront la plupart <strong>des</strong><br />

psychologues du travail exerçant dans l’entre-deux-guerres.<br />

Jusqu’à la fin de la Première Guerre, la voie quasi exclusive pour devenir<br />

psychologue consistait à poursuivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de médecine, puis à se faire recruter dans un<br />

laboratoire de psychologie expérimentale pour y faire l’apprentissage du métier (celui de la<br />

Sorbonne, celui de Villejuif ou celui de la Salpêtrière, pour ceux qui veulent se tourner vers la<br />

psychopathologie). Une formation complémentaire de philosophe était également bienvenue,<br />

cette voie étant choisie par un bon nombre de normaliens portant la double casquette de<br />

médecin et de philosophe (Janet, Wallon, Blondel, Dumas…). Au lendemain de la première<br />

guerre, un certain nombre de psychologues, portés par l’espoir d’appliquer les sciences<br />

humaines aux problèmes sociaux 49 manifestent un souci de formaliser davantage la formation<br />

donnant lieu aux mêmes applications dans le domaine scolaire et du travail.<br />

49 La participation massive <strong>des</strong> psychologues américains au dépistage <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> pendant la Première Guerre<br />

mondiale n’avait d’ailleurs pas échappé aux psychologues français. Voir PIERON (1920).<br />

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