Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Graphique 8 Proportions d’hommes reçus à la licence de
psychologie (1965-1990)
45%
40%
35%
30%
25%
tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
20%
15%
10%
5%
0%
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
Source : DEP MENESR (Tableaux Statistiques)
Enfin, l’expertise des psychologues cliniciens menace de se « diluer » dès lors qu’elle
est enseignée à un public croissant, notamment dans le secteur social ou médico-social
(éducateurs spécialisés, assistantes sociales, infirmiers psychiatriques,…). Cela constitue aux
yeux des psychologues cliniciens formés à l’université une concurrence nuisible à leur projet
professionnel dont on trouve des échos dans la presse syndicale :
« (…) l’éducateur revendique la fonction du psychologue ; le médecin lui prend ses
méthodes ; et d’une façon générale un peu tout le monde, du psychiatre au
cartomancien, en passant par le maître d’école et l’animateur, se dit psychologue à
ses heures perdues. Il ne s’agit pas de nier le bien-fondé d’une formation
psychologique transversale à toute pratique médicale ou éducative, mais ce partage
du savoir risque aussi d’aboutir à une négation ou une dispersion de l’identité du
psychologue : c’est un problème de limites » 74
2. La loi de 1985 : la construction paradoxale d’un titre professionnel
La loi de 1985 sur le titre a une paternité précoce. Les premières revendications d’un
« statut des psychologue » apparaissent au tournant des années 1950, dans le milieu des
psychotechniciens (voir chapitre III supra). Un article paru en février 1950 dans le Bulletin de
psychologie sous la plume de deux praticiens, Gisèle Dormeau et Michel Roche, ouvre le
débat. Les auteurs demandent « l’établissement d’un statut qui donnera à la profession des
conditions d’exercice analogues à celles de la profession médicale (…) Il faut qu’un
organisme professionnel indépendant – un conseil de l’Ordre – garantisse notre propre
74 Bulletin du SNP, n°42, octobre 1979, p. 28
304