27.12.2013 Views

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

structuration et les limites de son code de déontologie 46 constituent <strong>des</strong> obstacles certains à la<br />

conquête de son autonomie vis-à-vis <strong>des</strong> employeurs.<br />

1. Le rapport d’évaluation en psychologie du travail<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

Comment modéliser la situation d’évaluation en psychologie du travail et quelle est<br />

la nature de ce rapport social particulier ? Comme le rappelle Antoine Lyon-Caen (2000), la<br />

comparaison avec la médecine peut s’avérer utile mais présente certaines limites. Le médecin<br />

est bien, comme le psychologue, autorisé à mener <strong>des</strong> investigations approfondies sur les<br />

personnes et peut même porter atteinte à l’inviolabilité de leur corps, lorsque cela se justifie<br />

par une nécessité thérapeutique. Toutefois, cela se fait d’une part avec le consentement <strong>des</strong><br />

intéressés et, d’autre part, il existe un statut juridique du corps qui circonscrit le champ<br />

d’intervention du médecin. Rien de tel n’existe dans le travail du psychologue, où l’objet<br />

d’intervention est le « psychisme » de la personne. Faute de définition claire d’une telle entité,<br />

les pratiques de la psychologie restent foncièrement ambiguës : quelles limites peut-on fixer à<br />

de telles investigations, dans quelles situations est-il légitime de les pratiquer, avec quels<br />

outils ? Jusqu’à quel point peut-on travailler avec (ou sur) le psychisme <strong>des</strong> personnes ? Dans<br />

son analyse juridique de « la profession de psychologue », Antoine Lyon-Caen (op. cit.)<br />

distingue deux grands champs d’application de la psychologie : la psychologie « à finalité<br />

thérapeutique », qui se rapproche de la médecine dans la mesure où elle a elle aussi pour<br />

objectif de « soigner » <strong>des</strong> personnes, et la psychologie qui s’occupe « d’examiner, d’évaluer<br />

les aptitu<strong>des</strong> et comportements d’hommes en bonne santé ». Le contrat moral qui lie le<br />

psychologue à son consultant semble pour lui moins ambigu dans le cas de la psychologie à<br />

finalité thérapeutique, car le demandeur et le prescripteur sont le plus souvent confondus. On<br />

est dans un colloque singulier entre deux personnes, le psychologue étant au service de celui<br />

ou de celle qui vient lui confier ses problèmes et difficultés. Cette pratique se rapproche donc<br />

de l’activité de conseil « libérale » pratiquée par les médecins, les avocats, les notaires etc.,<br />

dont l’objet est également d’apporter un conseil individuel dans le cadre d’une demande<br />

explicitement formulée par l’intéressé.<br />

Dans le cas de la psychologie du travail, de la psychologie scolaire, ou plus<br />

largement <strong>des</strong> pratiques d’orientation, le contrat est plus complexe dans la mesure où trois<br />

entités au moins sont en jeu : le psychologue, la personne évaluée et le demandeur de l’acte<br />

46 A la différence du code de déontologie <strong>des</strong> médecins ou <strong>des</strong> avocats, sanctionné par l’Ordre, le « Code de<br />

déontologie <strong>des</strong> psychologues », adopté en 1996 par un ensemble d’associations professionnelles, n’a aucune<br />

valeur juridique contraignante. Il s’agit, au mieux, d’une norme privée qui relève de la conscience individuelle<br />

485

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!