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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

l’entre-deux-guerres, qui nourrit le projet utopique d’une société entièrement gouvernée par<br />

les aptitu<strong>des</strong> (chapitre II). Au cours de cette période, ce projet à la fois scientifique et social<br />

reste toutefois principalement confiné au monde du laboratoire et c’est seulement au<br />

lendemain de la seconde guerre que les applications de la psychotechnique se diffuseront,<br />

posant les bases d’une véritable professionnalisation de cette activité dans l’orbite publique<br />

entre 1945 et le début <strong>des</strong> années 1960 (chapitre III). La psychotechnique connaît alors son<br />

heure de gloire, mais son unité est bientôt menacée par l’apparition d’un segment concurrent<br />

au sein de la psychologie qui cherche à construire son projet professionnel sur d’autres bases :<br />

la psychologie clinique. Le chapitre IV s’attache précisément à montrer le glissement d’une<br />

représentation expérimentaliste du travail du psychologue à une représentation clinique<br />

construite sur le modèle médical et les répercussions de ce changement sur la<br />

professionnalisation de la psychologie. Les débats sur l’identité de la psychologie du travail se<br />

nouent principalement à l’occasion de la loi sur la protection du titre de psychologue (1985),<br />

qui consacre la victoire de la psychologie clinique sur la psychologie expérimentale et place la<br />

psychologie du travail dans une position marginale par rapport au reste de la profession. Dans<br />

le chapitre V, nous présentons les tensions qui traversent aujourd’hui la profession, celle-ci se<br />

trouvant segmentée en de multiples sous-groupes et révélant un attachement divers à la<br />

profession de psychologue dans son ensemble. Alors que certains s’en déclarent très proches<br />

(notamment les psychologues qui travaillent dans l’insertion professionnelle ou dans le<br />

recrutement) d’autres manifestent une plus grande distance et trouvent <strong>des</strong> identités de<br />

substitution dans d’autres groupes professionnels (c’est le cas notamment <strong>des</strong> psychologues<br />

qui travaillent dans le conseil ou dans les ressources humaines). Nous nous appuyons<br />

principalement dans ce chapitre sur les résultats du questionnaire, mais nous mobilisons aussi<br />

abondamment les entretiens biographiques, pour rendre compte <strong>des</strong> trajectoires qui<br />

conduisent à privilégier telle ou telle spécialité au sein de la psychologie du travail. Notre<br />

travail s’achève sur une réflexion plus large sur le « mandat » <strong>des</strong> psychologues du travail<br />

(chapitre IV). Nous nous efforçons de voir en quoi l’action <strong>des</strong> psychologues sur le marché du<br />

travail promeut aujourd’hui de nouvelles normes en matière de régulation <strong>des</strong> conduites, à la<br />

fois sur le marché « externe » (stratégies de recherche d’emploi, techniques de recrutement…)<br />

mais aussi sur les marchés internes (coaching, gestion de la mobilité par les compétences…).<br />

On s’interroge surtout sur les effets pervers de cette psychologisation <strong>des</strong> questions de travail<br />

et d’emploi, qui conduit à une situation paradoxale. Il semble en effet que le mandat <strong>des</strong><br />

psychophysiologie ou les neurosciences.<br />

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