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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

englobe les fonctions de conseiller en emploi et en réinsertion professionnelle, notamment en<br />

direction <strong>des</strong> demandeurs d’emploi, travailleurs handicapés… Parmi eux, on distingue les<br />

conseillers de l’ANPE (20 % du groupe) et les intervenants <strong>des</strong> politiques territoriales de<br />

l’emploi en PAIO, Missions Locales ou PLIE (45 %). Ces deux derniers groupes se<br />

ressemblent du point de vue du contenu de leurs activités (aide à la formation dans le premier<br />

cas, aide à l’orientation ou à l’insertion professionnelle dans le second) mais se distinguent<br />

par leurs statuts : Alors que le titre et la fonction de psychologue sont reconnus dans le<br />

quatrième groupe, il ne le sont pas dans le dernier.<br />

Le constat d’une telle dispersion tendrait à conforter l’hypothèse d’une<br />

déprofessionnalisation de la psychologie du travail : l’ensemble relativement unifié que<br />

formait la profession de psychotechnicien jusqu’aux années 1970 semble en effet aujourd’hui<br />

menacé par la diversification <strong>des</strong> situations professionnelles et la concurrence de nouveaux<br />

acteurs dans le domaine de l’évaluation <strong>des</strong> personnes, notamment dans le champ de<br />

l’insertion. Par ailleurs, si l’on conçoit la professionnalisation comme la mise en œuvre d’un<br />

savoir expert et la transformation d’une science en discipline à travers l’organisation d’un<br />

cursus universitaire et la délivrance de titres, le degré de professionnalisation de la<br />

psychologie du travail apparaît relativement faible. En effet, seul un nombre limité de<br />

psychologues du travail mobilisent <strong>des</strong> compétences spécifiquement psychologiques dans leur<br />

emploi et un nombre encore plus limité revendiquent leur titre de psychologue. Un directeur<br />

de ressources humaines ou un consultant en organisation par exemple ne réalisent pas à<br />

proprement parler d’"actes" psychologiques, même si leur formation initiale peut s’avérer<br />

dans certains cas utile. Leur identification à la psychologie relève souvent davantage d’une<br />

logique "culturelle" (une certaine manière d’appréhender les problèmes, une plus grande<br />

capacité d’écoute <strong>des</strong> autres…) que de la maîtrise d’outils identifiables. En outre, ils ne se<br />

présentent presque jamais comme <strong>des</strong> « psychologues » estimant que ce terme est associé à<br />

<strong>des</strong> stéréotypes dévalorisants. Ces différents éléments tendent à suggérer que la profession de<br />

psychologue du travail serait "introuvable", ou tout au moins qu’elle traduirait un degré de<br />

professionnalisation moindre que d’autres segments de la psychologie, comme le souligne ce<br />

responsable d’association professionnelle :<br />

« La difficulté propre aux psychos du travail c’est que soit ils ont effectivement la<br />

formation psycho mais alors ils ne se considèrent pas comme psychologues. Moi, ça,<br />

c’est ce que j’appelle les "psychologues masqués", c’est-à-dire qu’ils vont avancer<br />

plutôt un titre de consultant, d’ingénieur en RH, de responsable de ressources<br />

humaines, DRH et ainsi de suite… Soit ils sont minés de l’extérieur par les "faux<br />

psychologues", c’est-à-dire <strong>des</strong> gens qui sont pas psychologues de formation mais<br />

qui en prennent les atours et les attributs pour faire valoir leurs interventions »<br />

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