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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

déterminations qu’il faut convoquer pour comprendre tout à la fois la singularité et la<br />

généralité de la trajectoire.<br />

Le cas de V. G. 59 s’écarte du précédent mais révèle lui aussi le poids <strong>des</strong> trajectoires<br />

biographiques sur les choix de carrière. V. G. a obtenu son DESS à Paris en 1983 et est<br />

consultante en recrutement depuis douze ans dans un petit cabinet de province employant une<br />

quinzaine de consultants 60 . L’activité du cabinet est assez diversifiée : principalement<br />

recrutement mais aussi formation, reclassement de personnel, bilan de compétence de salariés<br />

etc. Après avoir échoué dans un cursus de biologie, V. G. se tourne vers la psychologie,<br />

contre l’avis de ses parents qui auraient souhaité la voir poursuivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> commerciales :<br />

« étant donné que la connaissance de l’humain, de l’être, <strong>des</strong> comportements, m’ont toujours<br />

intéressé, j’ai voulu me lancer dans <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de psycho, qui à nouveau n’ont pas fait la joie<br />

de mes parents et qui m’ont dit que c’était pas un métier ». V. G., qui avait été reçue<br />

parallèlement au diplôme d’assistante sociale, commence sa carrière comme psychologue<br />

clinicienne dans un organisme d’insertion pour jeunes de 16 à 25 ans. Elle y reste pendant<br />

quelques mois et démissionne car elle trouve le contact avec ce type de public trop difficile.<br />

Elle cherche alors un emploi en lien avec les ressources humaines et le recrutement et se fait<br />

embaucher dans un cabinet de conseil comme "consultante junior" en recrutement, poste<br />

qu’elle occupera pendant deux ans. Souhaitant ensuite diversifier ses activités, elle quitte ce<br />

cabinet pour intégrer celui où elle travaille actuellement. Elle y poursuit <strong>des</strong> activités de<br />

recrutement, mais aussi de reclassement de personnel lors de licenciements collectifs, de<br />

formation aux techniques de recrutement et de bilan de compétence. Aujourd’hui elle déclare<br />

vouloir réorienter sa carrière vers le conseil et la formation <strong>des</strong> cadres de haut niveau<br />

(sessions de formation sur le recrutement, sur la conduite de réunions…). Elle ne veut plus en<br />

revanche participer à <strong>des</strong> activités en lien avec le reclassement ou le bilan de compétences qui<br />

demandent un trop fort investissement personnel : « Dans ces activités, je retrouve les<br />

difficultés que j’avais rencontrées en tant qu’assistante sociale, où finalement, si on fait son<br />

travail à fond, il est difficile de mettre une limite entre les problèmes personnels et les<br />

problèmes <strong>des</strong> autres et puis… C’est un métier qui demande énormément d’énergie parce<br />

qu’on a en face de nous <strong>des</strong> gens qui viennent de recevoir un coup d’assommoir, donc ils ont<br />

besoin qu’on leur réinsuffle du dynamisme, de l’énergie, de l’espoir, qu’on leur apprenne à<br />

construire un projet personnel, professionnel etc. et c’est un investissement très lourd de soi.<br />

Donc au bout d’un moment je me suis dit que c’était bien difficile de ne faire que cette<br />

59 Entretien n°9, femme, consultante en recrutement<br />

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