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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

proposons de nous situer dans un cadre temporel qui remonte jusqu’aux origines de la<br />

psychologie appliquée, c’est-à-dire à la période de l’entre-deux guerres, pour comprendre les<br />

évolutions de ce segment par rapport à l’ensemble de la psychologie.<br />

Une approche en termes de « segments » se révèle particulièrement féconde pour<br />

comprendre les transformations de la psychologie du travail. Les processus de segmentation<br />

jouent en effet à deux niveaux :<br />

1) au sein de la configuration de la profession de psychologue dans son ensemble, où la<br />

position de la psychologie du travail a considérablement évolué au cours <strong>des</strong> dernières<br />

décennies, passant d’une position dominante dans les années 1950 à une situation<br />

relativement marginale aujourd’hui. Le segment auquel nous nous intéressons a connu <strong>des</strong><br />

appellations diverses au cours de son histoire : désignée d’abord comme « psychologie<br />

appliquée » ou « techno-psychologie » dans les années 1920-1930, le terme de<br />

« psychotechnique » a été consacré dans la période 1940-1970, avant d’être supplanté par<br />

celui de « psychologie du travail » au début <strong>des</strong> années 1970 54 . Les termes de<br />

« psychodynamique du travail » et de « psychologie ergonomique » semblent être aujourd’hui<br />

en voie d’officialisation, mais ils désignent deux orientations très différentes, qui peuvent<br />

conduire à un éclatement de la psychologie du travail. Ces termes désignent bien l’existence<br />

d’une ligne directrice tout au long de la période, d’une certaine continuité dans la position<br />

relative de la « psychologie du travail » par rapport aux autres segments qui composent la<br />

psychologie. Mais une étude plus attentive montrerait également les influences et les<br />

emprunts réciproques (le choix du terme de « psychologie du travail », préféré à celui de<br />

psychotechnique, révèle bien par exemple l’influence croissante de la psychologie clinique<br />

sur l’ensemble du champ de la psychologie).<br />

2) Mais, et c’est là un second niveau de segmentation, la psychologie du travail elle-même est<br />

loin d’être homogène : les différences de clientèles et de situation d’emploi sont à la source de<br />

profonds clivages entre psychologues travaillant dans le domaine de l’insertion ou de la<br />

formation professionnelle, et ceux travaillant par exemple en cabinet de recrutement ou dans<br />

les ressources humaines. Les références théoriques <strong>des</strong> psychologues différentialistes sont aux<br />

antipo<strong>des</strong> de celles <strong>des</strong> psychosociologues ou <strong>des</strong> tenants d’une psychologie « pathologique »<br />

du travail. La profession ne constitue donc pas un « tout » homogène, défini par un statut<br />

d’emploi ou le recours à <strong>des</strong> techniques précises. Elle est au contraire une forme sociale<br />

54 Voir le lexique <strong>des</strong> différentes branches de la discipline, annexe 8.<br />

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