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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

« psychologie » et de « psychologue », qui traduisent l’ouverture à un champ de<br />

préoccupation plus large, gagnent en prestige à partir de 1955. Le terme de psychotechnique<br />

disparaît ainsi progressivement de toutes les dénominations officielles et est supplanté par<br />

celui, plus noble, de « psychologie ». L’Association Internationale de psychotechnique<br />

devient l’ « Association internationale de psychologie appliquée » en 1955 ; le « syndicat<br />

national de psychotechniciens de la CGT » devient en 1961 « Syndicat National <strong>des</strong><br />

psychologues du travail de la CGT » (idem à la CGC et à la CFDT) ; en 1966, la<br />

dénomination officielle de « psychotechnicien » est abandonnée par l’ANIFRMO au profit de<br />

celle de « psychologue du travail ». Dans le même temps, le contenu du diplôme d’Etat de<br />

psychotechnicien reste ancré dans une tradition qui semble avoir de plus en plus de mal à se<br />

perpétuer, et ses responsables refusent d’en changer la dénomination, ce qui peut expliquer en<br />

partie son manque d’attrait pour les jeunes diplômés.<br />

Mais l’échec du DEP tient à une autre raison, certainement plus importante que<br />

celles qui viennent d’être évoquées : à partir <strong>des</strong> années 1950, les diplômés de la licence de<br />

psychologie sont de plus en plus nombreux sur le marché du travail (200 en moyenne chaque<br />

année entre 1950 et 1960). Celle-ci, éventuellement complétée par une ou deux années de<br />

formation dans un Institut de psychologie d’université 103 devient la voie majoritaire pour<br />

accéder aux métiers de la psychologie du travail. Le DEP apparaît dès lors comme une<br />

« seconde voie », de moindre valeur, <strong>des</strong>tinée à d’anciens praticiens peu diplômés. Cela<br />

transparaît nettement dans le profil <strong>des</strong> candidats ayant présenté le DEP entre 1956 et 1970.<br />

Sur les 58 dossiers de candidats que nous avons pu exploiter à partir <strong>des</strong> archives du CNAM,<br />

on relève seulement 14 candidats ayant un niveau d’étu<strong>des</strong> supérieur ou égal à la licence (dont<br />

4 titulaires de la licence de psychologie) :<br />

Tableau 18 – Profil <strong>des</strong> candidats au diplôme d’Etat de psychotechnicien (1953-1970)<br />

Age moyen 104<br />

43,2 ans<br />

% Licence<br />

25%<br />

dont : % Licence de psychologie<br />

7 %<br />

% CNAM 105 25%<br />

% INOP 5%<br />

% IPP 13%<br />

% Début de carrière employé, ouvrier ou technicien 35%<br />

Bonnardel, 18 oct. 1957<br />

103 Des Instituts de psychologie avaient été créés à Lyon (1943), Strasbourg (1943), Rennes (1948) et Bordeaux<br />

(1951) sur le modèle de l’Institut de psychologie de Paris. Chacun d’eux proposait une filière de psychologie du<br />

travail à l’issue de la licence.<br />

104 A la date de dépôt du sujet de thèse DEP<br />

105 Cours de « sélection et orientation professionnelle » du Pr Bize, qui deviendra en 1966 le cours de<br />

psychologie du travail, puis la chaire de psychologie du travail (1976)<br />

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