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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

A partir de 1950, les recrutements de l’ANIFRMO diminuent, ce qui permet à la<br />

direction <strong>des</strong> services de sélection de mettre en place <strong>des</strong> critères plus rigi<strong>des</strong>, en dépit du<br />

faible volume de diplômés en psychologie intéressés par le statut de psychotechnicien dans<br />

cet établissement. D’une part, à l’appellation officielle de "sélectionneur qui était jusqu’alors<br />

en vigueur se substitue celle de "psychotechnicien" en 1950. D’autre part, à partir de la même<br />

année, « il est fait appel à <strong>des</strong> psychologues dotés <strong>des</strong> connaissances de base indispensables.<br />

Le recrutement est limité aux candidats justifiant de la licence de psychologie, du diplôme de<br />

psychologie appliquée délivré par un Institut d’Université, du diplôme d’Etat de conseiller<br />

d’orientation professionnelle ou enfin du diplôme délivré par le Conservatoire National <strong>des</strong><br />

Arts et Métiers » 64 . Mais en dépit de ces mesures, la part la plus importante <strong>des</strong> effectifs de<br />

psychotechniciens de l’ANIFRMO sera composée jusqu’aux années 1970 de personnes<br />

n’ayant pas reçu de formation universitaire de base en psychologie. Cette situation n’est<br />

d’ailleurs pas propre à l’ANIFRMO : elle concerne un bon nombre d’autres administrations<br />

ou d’entreprises publiques dans lesquelles l’accès aux services psychotechniques se fait par<br />

voie de promotion interne, conditionnée par la poursuite d’une formation complémentaire en<br />

psychotechnique en cours d’activité professionnelle. Des administrations comme l’Armée, la<br />

RATP, ou les PTT, dont les services psychotechniques comprenaient entre cinquante et cent<br />

personnes à la fin <strong>des</strong> années 1950, envoyaient leurs psychotechniciens suivre les<br />

enseignements de « sélection et orientation professionnelle » du Professeur Bize au CNAM,<br />

mais ces personnes étaient rarement titulaires d’une licence de psychologie.<br />

Ainsi, face aux contours encore flous <strong>des</strong> formations en psychotechnique, on voit<br />

chaque administration se tourner vers son propre marché interne (et non vers un marché<br />

encore en construction de formations psychologiques) pour alimenter ses propres services de<br />

sélection et recrutement. Chacune crée <strong>des</strong> postes de psychotechniciens « sur mesure », en<br />

leur donnant un statut particulier. Les revendications du SNP-CGT révèlent bien cette double<br />

nature de la professionnalisation de la psychotechnique. Comme l’APPD, il souhaiterait que<br />

les psychotechniciens aient un statut reconnu en dehors de l’ANIFRMO, afin de bénéficier<br />

d’une protection juridique qui mette la psychotechnique à l’abri <strong>des</strong> pressions patronales.<br />

Mais à la différence de l’APPD, il se préoccupe surtout de la défense du statut <strong>des</strong><br />

psychotechniciens dans un secteur d’activité précis : l’ANIFRMO, privilégiant par là un<br />

modèle de « professionnalisme bureaucratique ».<br />

64 SIMON, 1954, p. 15<br />

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