Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
CIO après l’arrivée des socialistes au pouvoir pour répondre aux politiques d’insertion et de
lutte contre le chômage mises en place dans cette période (voir sur le graphique III-3, annexe
3, les vagues successives de recrutement à l’AFPA).
Le profil particulier des psychologues exerçant dans ce secteur explique la
convergence d’un certain nombre de réponses ayant trait aux usages de la psychologie dans
les emplois. On voit ainsi dans le tableau 30 que dans 75 % des cas, le service dans lequel
travaille la personne est composé en majorité de psychologues (MAJORITE_PSY=1) ; les
membres de la classe estiment également à 92 % que le fait d’être psychologue a été un atout
pour l’embauche (EFFET_PSY_EMBCH=1) ce qui s’explique par le fait que le DESS de
psychologie est généralement exigé pour accéder à ces emplois ; enfin, dans 82 % des cas,
l’intitulé professionnel contient la mention de "psychologue" (« Psychologue du travail »,
« Conseiller d’orientation Psychologue »), ce qui n’était le cas que de 30 % des cadres
d’entreprise. On voit donc que contrairement aux deux groupes précédents, l’identité de
psychologue converge ici avec l’emploi occupé. Ces deux professions apparaissent souvent
comme des "refuges" pour des personnes qui n’ont pu trouver leur place dans d’autres
secteurs, à la fois parce que les psychologues du travail y bénéficient d’un véritable statut et
parce qu’ils peuvent y tirer pleinement parti des connaissances acquises au cours de leur
formation. H. D., conseillère principale à l’ANPE, explique ainsi qu’elle envisage de
présenter (pour la seconde fois) sa candidature à l’AFPA car elle estime que ses compétences
de psychologue sont sous-employées dans son emploi actuel à l’ANPE :
« Mais la différence avec l’ANPE c’est que les psychos de l’AFPA ils sont vraiment
psychos… Déjà, ils ont forcément le DESS de psycho du travail… Moi je sais
puisque j’ai essayé d’y entrer, à l’AFPA. Actuellement il faut une licence de psycho
sociale, une maîtrise de psycho sociale, et un DESS de psycho du travail. Si on n’a
pas ces libellés exacts ça marche pas. En plus ils ont des sous à l’AFPA. Vu la
manière dont sont payés les psychos là-bas…. Je crois qu’ils ont des conditions de
travail etc. qui sont vachement mieux que les nôtres… Mais moi je ne désespère pas
de trouver un jour un métier en rapport avec ma formation. Je pense qu’un jour ou
l’autre j’essaierai de rentrer à l’AFPA parce que là-bas on y est quand même mieux
reconnu qu’ici et puis on fait moins de l’"abattage" » (entretien n°45, femme,
conseillère principale ANPE).
L’examen des outils utilisés révèle une nette prégnance de la psychologie
différentielle : 92,5 % déclarent réaliser fréquemment des évaluations psychométriques dans
le cadre de leur travail (USTEST=1) et 90 % se tiennent informés de l’actualité de la
recherche en psychologie du travail (ACTU_PSYW=1), par la lecture de revues (67 %) ou
des échanges avec des collègues (85 %). Contrairement au groupe des cadres d’entreprise, la
pratique se caractérise ici par une "orthodoxie méthodologique" que traduit par exemple le
refus de la graphologie (dans 100 % des cas) et le fait que les méthodes utilisées sont
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