Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

préfectures, mairies, armée, banques, entreprises nationalisées ou privées… ». Le panorama
des missions remplies par les psychotechniciens de l’ANIFRMO au tournant des années 1960
apparaît donc relativement large et ne se limite pas à la passation d’examens
psychotechniques pour l’entrée dans une formation d’adultes, comme le montre le tableau
suivant :
Tableau 20 – Répartition des examens psychotechniques réalisés par les
psychotechniciens de l’ANIFRMO en 1957
Examens d’entrée en formation à l’ANIFRMO 61,10%
Examens pour travailleurs handicapés 19,90%
Examens pour les services de la main d’œuvre 6,10%
Examens pour l’industrie privée 5,30%
Examens de recrutement interne pour l’ANIFRMO 3,10%
tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
Source : Arch. SNP-CGT, 50 J 63
L’intervention dans les centres de formation – qui n’apparaît pas dans le tableau
précédent, puisqu’elle ne concerne pas à proprement parler des « examens psychotechniques »
mais une tâche de suivi psychopédagogique – constitue une tâche particulièrement innovante.
Jusqu’alors, les centres de formation et les centres de sélection de l’ANIFRMO étaient restés
géographiquement séparés afin de garantir de la neutralité de l’évaluation des
psychotechniciens face à d’éventuelles pressions exercées sur le choix des candidats. De fait,
les psychotechniciens appartenaient à l’ANIFRMO mais étaient en contact tout aussi étroit
avec l’extérieur de l’institution : entreprises privées, services de la main-d’œuvre du Ministère
du travail, administrations diverses etc. Ils se rapprochaient en cela des Conseillers
d’orientation, qui étaient eux aussi séparés des établissements scolaires et répondaient aux
demandes émanant d’autres organismes de l’Education nationale. A partir de la fin des années
1950, les services de sélection et de formation se rapprochent avec le démarrage de
l’ « opération présence » (1958). Cette opération visait à accroître la présence des
psychologues au sein des centres de formation de l’ANIFRMO afin d’assurer un suivi
psychopédagogique des stagiaires en cours de formation et de diminuer le taux d’échec à
l’examen de sortie. On concevait ainsi que le psychotechnicien avait un rôle à jouer en dehors
de la détection des aptitudes et pouvait apporter des informations complémentaires aux
formateurs, comme le souligne un ancien psychotechnicien de l’ANIFRMO 24 :
24 Entretien n° 53 avec M. Canu, psychologue à l’AFPA de 1947 à 1985, ancien directeur régional des services
psychotechniques de la région PACA.
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