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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

Aucun <strong>des</strong> hommes rencontrés en entretien n’a déclaré s’être orienté vers la<br />

psychologie dans l’espoir de devenir un jour "psychologue", au sens où l’entend le public –<br />

c’est-à-dire principalement "psychologue clinicien". Les motivations initiales sont davantage<br />

tournées vers <strong>des</strong> professions comme l’enseignement (concours de l’IUFM), le travail social<br />

(éducateur, animateur socioculturel) ou les ressources humaines en entreprise, avec l’idée que<br />

les connaissances acquises en psychologie pourront être valorisées d’une façon ou d’une autre<br />

dans ces emplois. Ces étudiants découvrent souvent avec surprise, en cours de DEUG que la<br />

psychologie n’est pas simplement synonyme de psychopathologie et qu’ils pourront mener à<br />

bien un autre projet professionnel dans le cadre de cette discipline.<br />

Les femmes affichent bien plus souvent que les hommes un projet professionnel lors<br />

de leur entrée en psychologie, même s’il est parfois formulé en termes vagues : « j’étais<br />

attirée par le côté clinique et pathologique » (entretien n°39, chargée de recrutement, 35 ans)<br />

; « je voulais aller jusqu’au DESS pour avoir vrai métier » (entretien n°19, psychologue,<br />

orientation professionnelle, 44 ans) ; « je me suis inscrite en psycho parce que quand on est au<br />

lycée on a plutôt l’image du psycho comme… l’aide… le côté patho quoi ». (entretien n°18,<br />

psychologue, orientation professionnelle, 40 ans). Ceci est particulièrement vrai <strong>des</strong><br />

personnes issues de milieux les plus mo<strong>des</strong>tes, qui déclarent avoir choisi la psychologie parce<br />

que contrairement à d’autres disciplines <strong>des</strong> Facultés de lettres – notamment la sociologie –<br />

elle était susceptible de déboucher sur de "vrais emplois", notamment dans le secteur sanitaire<br />

et social ou de la santé mentale :<br />

« En 1964, quand j’ai eu mon bac j’ai hésité entre psycho, philo et socio mais…<br />

Philo, je voulais pas être prof… J’avais l’impression qu’être prof c’était un peu<br />

rester à l’école… Socio il y avait vraiment pas du tout de débouchés, tandis que<br />

Psycho si… On avait une association d’étudiants et tout… Donc je suis rentrée en<br />

Psycho, en visant la clinique » (entretien n°30, femme, psychologue à l’AFPA).<br />

2. Le choix de la spécialité<br />

Quelles qu’aient été les raisons de leur choix initial, les étudiants affinent leurs<br />

catégories de perception au fur et à mesure qu’ils avancent dans le parcours universitaire. Il<br />

est particulièrement intéressant d’étudier cette transformation identitaire qu’évoquent la<br />

plupart <strong>des</strong> personnes interrogées, qui survient en général au cours de la première ou de la<br />

deuxième année du DEUG 45 . L’image homogène qu’ils se font de la psychologie éclate peu à<br />

peu et ils s’aperçoivent que celle-ci est composée de différentes spécialités dont ils ne<br />

45 Le choix d’une option survient en général au moment de la maîtrise, où les étudiants doivent choisir entre<br />

l’une <strong>des</strong> quatre gran<strong>des</strong> options suivantes : clinique, sociale/travail, éducation et expérimentale.<br />

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