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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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« A la sélection actuelle qui aboutit à détourner les plus<br />

doués de professions où ils pourraient rendre d’éminents<br />

services, doit se substituer un classement <strong>des</strong> travailleurs,<br />

fondé à la fois sur les aptitu<strong>des</strong> individuelles et les besoins<br />

sociaux »<br />

(Plan Langevin-Wallon, 1945)<br />

tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

La période de l’après guerre marque une étape fondamentale dans la<br />

professionnalisation de la psychotechnique. A bien <strong>des</strong> égards, cette période prolonge <strong>des</strong><br />

évolutions en gestation dans l’entre deux guerres. Sur le plan cognitif tout d’abord, on voit<br />

s’épanouir le paradigme positiviste qui s’était constitué au début du siècle. Celui-ci évolue,<br />

notamment grâce au recours à l’analyse factorielle, mais la ligne directrice demeure la même :<br />

la psychotechnique est avant tout scientifique et doit pour cela suivre les canons de la science<br />

expérimentale. Seule la recherche scientifique et expérimentale <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> permet une<br />

bonne adaptation de l’homme à son métier. Cet argument est répété à l’envi par <strong>des</strong><br />

psychologues comme Henri Piéron, Raymond Bonnardel ou Jean-Marie Faverge, qui<br />

apparaissent comme les gardiens d’un temple dont la cohérence interne importe parfois plus<br />

que les applications concrètes. Le deuxième élément qui traduit bien la continuité entre la<br />

psychotechnique <strong>des</strong> années 1950-1960 et celle de l’entre-deux guerres tient à sa position<br />

relative vis-à-vis du marché et de l’Etat. Nous avons vu qu’à la différence <strong>des</strong> Etats-Unis, la<br />

psychophysiologie du travail française cherchait davantage ses appuis auprès <strong>des</strong> pouvoirs<br />

publics (garants d’une bonne utilisation de la méthode) que d’un hypothétique « marché » de<br />

services psychologiques dans les milieux industriels. Cette tendance se poursuit également<br />

dans l’après guerre, puisque la psychotechnique parvient difficilement à s’institutionnaliser en<br />

dehors de la sphère publique et reste confinée au domaine de l’orientation professionnelle, du<br />

placement (services de sélection du ministère du travail) et aux services de recrutement <strong>des</strong><br />

gran<strong>des</strong> entreprises publiques. L’objectif s’infléchit toutefois par rapport à l’entre deux<br />

guerres. Dans les années 1900-1940, la psychotechnique s’inscrivait avant tout dans la<br />

perspective d’un hygiénisme humaniste : elle cherchait à éviter les déclassés sociaux et<br />

surtout la dégradation physiologique <strong>des</strong> travailleurs, qui résulterait d’une mauvaise<br />

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