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Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

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tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006<br />

l’université, en y incluant l’ensemble <strong>des</strong> professions qui ont recours à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> plus ou<br />

moins inspirées de la psychologie, pour peu que la pratique soit libérale : "conseillers<br />

conjugaux", "formateurs" et "animateurs", "sexologues" etc. On retrouve bien en arrière-plan<br />

le modèle d’organisation de la profession de psychanalyste, caractérisé par l’autoréglementation,<br />

le refus de toute ingérence <strong>des</strong> pouvoirs publics et peut-être surtout le refus<br />

du salariat. De telles prises de position en faveur de "l’expérience" (par opposition au diplôme<br />

et au contrôle étatique) et de l’indépendance (par opposition au salariat) divisent bien entendu<br />

le champ thérapeutique à travers la question de la réglementation <strong>des</strong> psychothérapies, mais<br />

elles concernent aussi le champ du travail, où l’on voit certains praticiens de la<br />

psychosociologie ou du recrutement s’opposer à la loi sur le titre au nom de leur "expérience".<br />

Une telle loi risque selon eux de diviser la profession en deux segments : un segment<br />

surprotégé, qui se « réfugierait derrière un titre, et dont la compétence serait décrétée par la<br />

loi » et le groupe <strong>des</strong> « praticiens traditionnels de la psychologie, formés ailleurs qu’à<br />

l’université, qui s’impliquent personnellement dans leur savoir-faire et leur savoir être, et dont<br />

la compétence est sanctionnée quotidiennement par l’efficacité <strong>des</strong> résultats en entreprise » 88 .<br />

La coexistence de deux principes de justification de l’activité professionnelle, l’un<br />

fondé sur le "titre" et le statut octroyé par l’Etat, l’autre sur la "pratique" et la sanction du<br />

marché, montre donc bien que la loi sur le titre n’est pas la simple traduction d’une identité<br />

professionnelle préexistante, mais l’aboutissement d’un travail de mise en forme porté par un<br />

groupe particulier – celui <strong>des</strong> diplômés – qui cherche à lier étroitement pratique et formation<br />

universitaire.<br />

b) Science ou pratique ?<br />

Parmi les défenseurs du titre, une ligne de clivage oppose ceux qui veulent faire de la<br />

psychologie une science appliquée et ceux pour qui elle est avant tout une pratique<br />

consultante. Dans la première conception, le titre est la garantie de la scientificité <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> utilisées, alors que dans la seconde il est une mesure de protection, un « label de<br />

qualité » <strong>des</strong>tiné à protéger le public contre les mauvaises pratiques. Cette opposition se<br />

confond largement avec l’opposition entre syndicats de praticiens et syndicats<br />

d’universitaires. Pour la SFP (Société Française de Psychologie), société savante<br />

adhérents.<br />

88 Arch. INETOP, Fonds André Caroff, D3.4 (1984), « Débats autour du titre de psychologue »<br />

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