Les' ingénieurs des âmes'. Savoirs académiques ...

Donc je me suis dit : « Non, non… il faut que ça cesse… Donc je vais pivoter et… »
Comme j’avais découvert la psycho, en quelque sorte, je me suis dit : « Je vais faire
un cursus de psycho »… mais pas sur la clinique évidemment, puisque c’était pas le
but, et que sinon, j’aurais continué sur ce que j’avais fait, et j’ai donc fait ça en
faisant psycho du travail, avec une mineure en expérimentale et avec un DESS à la
clé » (entretien n°10, homme, directeur associé d’un cabinet de conseil en
ressources humaines)
Cette population a la particularité de choisir la psychologie en vue d’un objectif professionnel
précis. Ils manifestent également une meilleure connaissance des différentes branches de la
psychologie que les jeunes étudiants en raison de leur expérience professionnelle qui les a mis
au contact de la discipline. Contrairement à certains des cas précédemment évoqués, ils ne
placent donc pas leur choix de la psychologie sous le signe du hasard. Cette femme,
auparavant secrétaire dans un cabinet de conseil en ressources humaines, explique ainsi
qu’elle s’est inscrite en psychologie dans l’espoir de devenir consultante en recrutement :
tel-00096116, version 1 - 19 Sep 2006
« Je suis arrivée en psycho du travail directement en fait… Ca a été mon choix dès
le départ, j’ai choisi ce DESS pour pouvoir travailler dans le recrutement. Je dirais
que je voulais un métier de contact d’une part, et d’autre part dans une relation
d’aide… Et mon objectif était de faire du recrutement, dès que je suis rentrée en 1 ère
année… Donc l’objectif d’entrée c’était de faire psycho du travail… En aucun cas je
n’aurais fait psycho clinique par exemple… Je voulais travailler dans le domaine des
RH. » (entretien n°31, femme, psychologue à l’AFPA)
b) Les étudiants en formation initiale
Pour les étudiants inscrits en formation initiale, la représentation du monde
professionnel et des perspectives de carrière est forgée par les échanges entre étudiants et le
discours des enseignants. Ces derniers tendent parfois à produire une vision biaisée de la
réalité professionnelle en manifestant une confiance excessive dans la valeur marchande du
titre et des compétences professionnelles des psychologues. Etant eux-mêmes les gardiens
d’un édifice théorique, ils sont disposés à croire qu’il existe une forte demande sociale pour
leur discipline et que l’ensemble de ses applications présente un visage cohérent. Ils placent
l’avantage compétitif de leurs diplômés dans la maîtrise des tests et la capacité à mettre en
place des épreuves de recrutement "sérieuses", d’où l’accent mis sur les cours de
psychométrie et de statistiques dans la formation, à l’instar de ce directeur de DESS :
« Moi ma stratégie est la suivante : le champ de la psychologie du travail est un petit
peu mou, est exposé au contact d’autres gens qui ont exercé les mêmes fonctions de
chargés de recrutement mais avec des logiques différentes, alors ma stratégie c’est
de dire : « quel est le plus du psychologue ? » Le "plus" du psychologue c’est dans
l’évaluation des adultes, de mettre en œuvre des outils qu’il contrôle bien, avec un
savoir faire dans la mise en œuvre, des qualités d’interprétation des résultats, des
capacités à mettre en relation les résultats à un test avec un entretien… Pour moi la
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